CSNE : le marché public des travaux de l’écluse de Montmacq attribué

Les travaux du Canal Seine-Nord Europe continuent : le premier des trois lots du marché de travaux de l’écluse de Montmacq-Cambronne-lès-Ribécourt a été attribué à un groupement de huit entreprises dont le mandataire est Bouygues Travaux Publics Régions France SAS.


La future écluse de Montmacq. (c) SCSNE Atelier234
La future écluse de Montmacq. (c) SCSNE Atelier234

Fin décembre, la Société du Canal Seine-Nord Europe a attribué le premier des trois lots du marché de travaux de l’écluse de Montmacq-Cambronne-lès-Ribécourt. Ce marché s’exécutera sur une durée prévisionnelle de 55 mois pour un montant total de près de 96 millions d’euros HT, et le début de ces travaux est prévu au premier semestre 2024.

Ce marché a été attribué à un groupement de huit entreprises dont le mandataire est Bouygues Travaux Publics Régions France SAS. Ce groupement d’entreprises et ses sous-traitants désignés compte quatre entreprises basées dans les Hauts-de-France (Bouygues Travaux Publics Régions France SAS à Marcq-en- Barœul (59), et John Cockerill à Grande-Synthe (59), Ramery à Erquinghem-Lys (59) et Claisse Environnement à Saint-André-lez-Lille (59). « Cette composition témoigne de la remarquable capacité des entreprises régionales à s'imposer sur des marchés caractérisés par une haute technicité », précise la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE).

Un marché cadré par une politique

Le choix des entreprises est guidé par la « Politique Achat » de la SCSNE, adoptée le 1er octobre 2020 par son Conseil de surveillance. Parmi cette politique, des mesures essentielles ont été prises : l'obligation mise à la charge du titulaire de confier au moins 20% des prestations à des PME, ce qui représente un montant de 19 M€ HT réservé.

Ou encore l'intégration d’une clause d’insertion par l’activité économique (CIAE), engageant les entreprises à embaucher des personnes éloignées de l’emploi, pour un volume estimé à plus de 68 000 heures. « Cette démarche s’inscrit dans le cadre du dispositif Canal Solidaire porté par les Départements, et vise à soutenir l’emploi local et l’insertion durable », note encore la SCSNE. Sur l’ensemble des marchés attribués par la SCSNE, à fin 2023, près de 140 personnes ont déjà été intégrées, grâce aux clauses d’insertion, dans un parcours de retour durable vers l’emploi, et plus de 100 000 heures d’insertion ont déjà été réalisées.

Une écluse nécessaire pour le futur canal

L'écluse de Montmacq-Cambronne-lès-Ribécourt répondra à trois objectifs : accueillir les bateaux jusqu’aux convois poussés de barges, contribuer à la lutte contre les crues exceptionnelles de l’Oise et maintenir la biodiversité, avec la création d'un verger-conservatoire d’arbres fruitiers.

Ce premier lot du marché concerne l’ensemble des travaux et prestations associées nécessaires à laréalisation de l’écluse de Montmacq-Cambronne-lès-Ribécourt, depuis les travaux de terrassement (pour un volume d'environ 200 000 m³) jusqu'à la mise en service des équipements hydromécaniques, en passant par la construction du génie civil (avec un volume de béton structurel estimé à environ 38 000 m³ et plus de 4 100 tonnes d'armatures), la fourniture et la pose d'équipements, ainsi que les études et fabrications nécessaires.

Par ailleurs, les dimensions du sas de l’écluse de Montmacq-Cambronne-lès- Ribécourt seront de 195 mètres de longueur utile et de 12,50 mètres de largeur utile, en cohérence avec le gabarit des écluses existantes sur la rivière Oise navigable à l’aval. Au total, l'écluse pourra accueillir les bateaux jusqu’aux convois poussés de barges de 185 m de longueur et 11,40 m de large, de tirant d’eau de 3,00 m (ou enfoncement) d’une capacité d’emport de 4 400 tonnes de marchandises, soit l’équivalent de 220 camions. L’écluse permettra à ces bateaux de franchir un dénivelé de 6,41 mètres en 30 minutes.

Dans ce grand chantier, un report modal a été élaboré, comme le précise la société : « La SCSNE a intégré dans ses marchés de travaux la mise en place d’une solution logistique de report modal de fournitures pour le chantier de la route vers le fluvial et le ferroviaire. Ces deux modes de transport massifiés sont complémentaires, et permettront de diminuer significativement l’empreinte carbone du chantier. En effet, grâce à cet engagement contractuel, ce sont près de 37 000 tonnes de fournitures qui ne seront pas transportées par la route, et environ 100 000 tonnes de granulats béton seront approvisionnés depuis une distance de moins de 100 km du chantier. »