Coronavirus : des entreprises solidaires se mobilisent contre la crise

Fabriquer des masques, du gel hydroalcoolique, ou tout simplement, remonter le moral des soignants en leur offrant du chocolat... Des entreprises, de toute taille, sont  de plus en plus nombreuses  à se mobiliser et à mettre leur outil de production au service de la cause. Retour sur les premières initiatives.

Coronavirus : des entreprises solidaires se mobilisent contre la crise

Petites, grandes… Depuis le 16 mars, de plus en plus nombreuses, des entreprises  convergent, de secteurs divers, pour apporter spontanément leur contribution dans la lutte contre l’épidémie du coronavirus. Certaines s’adressent à la population, d’autres, plus spécifiquement aux soignants qui sont en première ligne. C’est notamment le cas des sociétés qui sont en mesure de fournir des masques ou du gel hydroalcoolique, deux produits indispensables et qui font, pour le premier, cruellement défaut. Dès le 16 mars, le groupe  de luxe LVMH a ainsi annoncé que ses trois sites de production de parfums (Christian Dior, Guerlain et Givenchy) seraient dorénavant dédiés à la production de gel hydroalcoolique, lequel serait distribué gratuitement aux hôpitaux. Douze tonnes de gel devraient être produites dès la première semaine. Dans le même secteur du luxe et de la cosmétique, Hermès s’est également engagé à produire et donner du gel hydroalcoolique. Et c’est aussi le cas du  groupe L’Oréal, dans le cadre de son “plan européen de solidarité”. Ce dernier, très complet, comprend aussi des mesures pour accompagner ses fournisseurs.

Dans un autre secteur, Pernod-Ricard, spécialiste des spiritueux, offre 70 000 litres d’alcool pur au laboratoire Cooper, lequel fournit les pharmacies en gels hydroalcooliques. Le laboratoire s’est engagé à reverser l’équivalent du don à des associations en lien avec le secteur de la santé. Les sucriers sont aussi de la partie, à l’image du groupe Tereos, qui possède notamment la marque Beghin Say : il engage cinq de ses usines dans la fabrication de gel hydroalcoolique. Les PME ne sont pas en reste. À Nantes, Lips, spécialisée dans la production de e-liquide pour les cigarettes électroniques, a tout stoppé pour produire jusqu’à 10 000 flacons de gel hydro-alcoolique de 60 ml par jour. « Il ne s’agit pas de surfer sur la crise, au contraire, nous proposons ce produit au tarif instauré par le gouvernement, sans faire de marge », précise Cédric Merino-Rioche, fondateur de Lips France sur La Tribune.fr.

Anti-paludique, numérique et chocolat

L’autre grand front commun sur lequel se mobilisent des entreprises sont les masques. De  petites sociétés ont suspendu leur activité pour se mettre à en produire. C’est notamment le cas de deux spécialistes du jeans, l’atelier Tuffery, en Lozère, et 1083, dans la Drôme. Pour ce dernier, c’est suite « aux demandes de personnels soignants, médecins et pharmaciens romanais, et à la réception du patronage du Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes », précise un communiqué de la société. Mais les habitants de l’agglomération de Romans-sur-Isère qui manqueraient de masques dans l’exercice de leur travail peuvent également s’adresser à l’atelier pour en obtenir gratuitement.

Par ailleurs, au-delà de ces deux produits indispensables, les types d’initiatives des entreprises sont aussi variées que leurs activités. Elles sont particulièrement nombreuses dans le domaine du numérique, accompagnement précieux pour une société contrainte au confinement. Par exemple, les grandes entreprises de télécommunications ou de l’audiovisuel ont toutes multiplié les gestes envers leurs abonnés et ceux qui ne le sont pas. Comme Orange, qui a notamment annoncé le passage en clair de plusieurs chaînes jeunesse sur ses box, jusqu’au 31 mars. Toujours dans le domaine numérique, Doctolib met sa solution de consultation vidéo à disposition de tous les médecins, gratuitement et Wiloki, site de soutien scolaire, donne accès gratuitement à son contenu pédagogique, pour un mois.

Mais l’annonce qui a marqué la semaine passée, c’est également celle du laboratoire Sanofi : il a promis d’offrir plusieurs millions de doses de son médicament anti-paludique,   Plaquenil, pouvant traiter potentiellement 300 000 malades, si son efficacité est confirmée dans les semaines à venir. Au quotidien, d’après France Info, le 19 mars, de nombreuses boulangeries de quartier alimentent les soignants. Et Pierre Marcolini, prestigieux chocolatier, a distribué plusieurs milliers de ses coffrets aux hôpitaux.