Alain Griset : « Dématérialiser, simplifier, accompagner »

Dans l’attente du plan de relance annoncé le 3 septembre, Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Petites et Moyennes Entreprises, s’est rendu dans l’Hérault, le 28 août dernier, pour rencontrer une quarantaine de chefs d’entreprise. Si l’idée première de cette rencontre en préfecture était d’évoquer la simplification et de prendre le pouls des entreprises en la matière, la crise économique liée à la Covid-19 s’est inévitablement invitée dans le débat.

(c)Virginie Moreau
(c)Virginie Moreau

Les entrepreneurs ont abordé quelques-unes des difficultés auxquelles ils ont dû faire face soit durant la crise, soit dans le cadre de leur activité habituelle : l’incertitude administrative liée à la difficile attribution d’un code APE lorsque l’on cumule plusieurs activités, les questionnements sur le taux d’intérêt après la première année de PGE, les complexités liées à la formation initiale, l’invisibilité des professions libérales, des TPE et des PME aux yeux de Bercy, le manque d’une législation actualisée sur le télétravail…

Simplification

Évoquant la simplification, le ministre Griset envisage de modifier certaines procédures : « Il faut enlever les étapes inutiles, selon lui. Il faut faire moins de règles, mais qu’elles soient respectées. » Il a incité les entrepreneurs présents à « signaler les lenteurs administratives ». « Tirons les enseignements du confinement en simplifiant, en numérisant le plus possible, en accélérant et en étant plus réactifs face aux attentes des entreprises ». André Deljarry, président de la CCI de l’Hérault, 1er vice-président la CCI Occitanie, a demandé une simplification de la procédure de transmission d’entreprise. Tandis que Samuel Hervé, président du Medef Hérault-Montpellier, a proposé que soit dématérialisée la procédure de dépôt des statuts au greffe. « Tout n’est pas dématérialisé, on ne peut pas remplir certains dossiers à distance », a-t-il expliqué au ministre. De plus, « pendant le confinement, on pouvait demander un emprunt de 25% de son chiffre d’affaires aux banques à distance. Maintenant, c’est fini », a-t-il déploré.

(c)Virginie Moreau

C’est donc une perte de temps, selon lui. Alain Griset s’est déclaré favorable à une dématérialisation accélérée des services de l’État. « L’État doit montrer l’exemple aux entreprises », selon lui. Un crédit d’impôt numérique pourrait être accordé aux entreprises les plus avancées dans la dématérialisation. Le ministre des PME indique également réfléchir à un statut juridique permettant de diminuer le risque patrimonial encouru par les chefs d’entreprise.

Crise sanitaire

Alain Griset s’est félicité de la réactivité de l’État pour aider les entreprises à faire face à la baisse de chiffre d’affaires liée au confinement. Il a indiqué être « en négociations avec les banques pour que le taux d’imposition de sortie de la première année de PGE soit établi dans une fourchette de 1 à 3%, si possible à moins de 3% ». La décision sera prise avant le 15 septembre.

1 million de tests Covid-19 par semaine seront réalisés pour éviter de bloquer trop longtemps les entreprises lorsqu’un salarié présente des symptômes de la maladie. Il a ajouté : « Le port du masque en entreprise permet d’éviter le reconfinement et ses conséquences, qui seraient catastrophiques pour l’économie. Pour moi, il n’y a pas débat ».

Le ministre a incité les chefs d’entreprise à faire appel au niveau 2 du fonds de solidarité et au PGE (il reste 180 millions d’euros). Il a également encouragé les épargnants à investir dans les entreprises.

Virginie MOREAU pour l’Hérault juridique et RésoHebdo.