À Senlis, Saguita allie artisanat et art de façon éco-responsable

Couvre-livres en tissu, sacs, ou encore tabliers japonais... Saga Dupuy réalise des accessoires de mode, parfois en collaboration avec des artistes, dans un esprit éco-responsable.

Le produit phare de Saguita, le couvre-livre en tissu, commercialisé dans environ 200 librairies. (© Saguita)
Le produit phare de Saguita, le couvre-livre en tissu, commercialisé dans environ 200 librairies. (© Saguita)

Saga Dupuy, aujourd’hui artisane à Senlis, a eu plusieurs vies professionnelles. « Lorsque j’habitais Paris, j’ai travaillé dans la publicité, puis j’ai été acheteuse d’art, agent d’artiste », retrace-t-elle. Je me suis ensuite installée à Senlis, qui était trop éloigné pour ces métiers, et je me suis consacrée à mes enfants. Puis j’ai voulu reprendre une activité… »

Après réflexion, Saga Dupuy opère un changement de voie et opte pour l’artisanat en s’appuyant sur ses compétences en couture, exercé jusque-là comme un loisir. Elle confectionne ainsi des couvre-livres, et de multiples accessoires, tous « made in France », à base de tissus normés Oeko-tex®. « J’utilise des matières premières qui ne sont ni nocives pour l’environnement, ni pour les humains », complète l’artisane qui travaille de façon éco-responsable avec des tissus fabriqués en France et en Europe par le biais d’entreprises locales également soucieuses de l’environnement.

Made in France et éco-responsable

« En 2012, j’ai commencé comme auto-entrepreneuse. En 2018, j’ai ouvert ma société Saguita. » Un changement motivé par sa clientèle. « Je travaille avec d’autres commerces pour lesquels il est compliqué de gérer la franchise de TVA accordée à l’auto-entrepreneuriat, explique la gérante. C’est une des limites de ce statut très pratique par ailleurs ».

Depuis 2012, Saga Dupuy crée des accessoires de mode avec des tissus normés. (© Saguita)

Le produit phare de Saguita, c’est le couvre-livre. « J’ai conçu un présentoir pour les librairies », poursuit Saga Dupuy. Une idée qui séduit puisqu’on peut trouver cet objet original dans près de 200 librairies partout en France, et même en Belgique et en Suisse. Mais pour convaincre, Saga Dupuy ne se ménage pas. « Les coups de téléphone et les mails ne marchent pas, les libraires manquent de temps. Je dois me rendre sur place. »

Collaboration avec la peintre Sabine Rusch

Au fil du temps, le catalogue de Saguita s’est étoffé avec des sacs réversibles, des tabliers japonais ou encore des Furoshiki, ces emballages cadeau japonais en tissus réutilisables. « Je suis très attirée par la culture japonaise, j’aime ses imprimés notamment », reconnaît l’artisane qui sait mettre son sens artistique à profit dans des projets originaux. Dernier produit en date, des carnets de notes (fabriqués par une imprimerie locale Imprim’vert®, évidemment !) dont la couverture est décorée par les geishas de la peintre Sabine Rusch qui habite dans la région. « J’aime beaucoup son travail, j’ai d’ailleurs collaboré également avec elle pour les imprimés de certains de mes tabliers, livrés avec une sérigraphie ».

Si Saguita possède sa boutique en ligne, les salons sont un excellent canal de vente. « Cette année, j’ai participé à quatre salons, dont le MIF qui a très bien fonctionné », se réjouit l’entrepreneuse. Un bon coup de pouce après la crise sanitaire qui a été particulièrement éprouvante. « Le problème, pour les artisans, c’est aussi que le BtoB n’est souvent pas rentable, comme les enseignes veulent marger fortement sur nos produits… ». Pour autant, malgré les inquiétudes pour l’avenir, Saga Dupuy entend bien développer sa clientèle, proposer de nouveaux modèles de sacs, varier les matières, elle envisage notamment de fabriquer des tabliers en lin… Les projets et la passion ne manquent pas !