Alfi Technologies sécurise sa production et son savoir-faire grâce à France Relance

Lauréate du plan France Relance, Alfi Technologies vient d'investir un peu plus de 400 000 euros sur son site de Crèvecœur-le-Grand. De quoi réinternaliser une partie de la production et sécuriser le savoir-faire.


L'entreprise produit des lignes de production pour les matériaux de construction et notamment des moules pour blocs en béton. (© Aletheia Press / B. Delabre)
L'entreprise produit des lignes de production pour les matériaux de construction et notamment des moules pour blocs en béton. (© Aletheia Press / B. Delabre)

« Nous étions en plein questionnement. On se demandait s'il était opportun de renouveler notre parc ou s'il fallait passer en sous-traitance une partie du volume. France Relance est arrivé à ce moment-là et ça a été pour nous l'opportunité de trancher et de réinternaliser les savoir-faire au maximum chez nous. » Christophe Poirier, directeur industriel chez Alfi Technologies à Crèvecœur-le-Grand ne cache pas sa satisfaction.

En plein tournant, avec des départs en retraite en vue, et des machines en fin de cycle, l'entreprise, qui conçoit et fabrique des lignes de production pour les matériaux de construction, a pleinement profité du plan de relance pour remettre le pied à l'étrier.

Réinternaliser

Trois machines reliées aux activités du bureau d'études, notamment autour de la conception de moules destinés à la fabrication de blocs en béton, ont été acquises. Une machine de découpe plasma, un cobot de soudure et un centre d'usinage... Au total pas moins de 400 000 euros d'investissement, que l'entreprise, qui affiche un chiffre d’affaires moyen de 30 millions d'euros n'aurait peut-être pas choisi d'assumer sans le soutien de l’État. « Avec ces investissements, on sécurise notre process et on garde notre savoir-faire sur le site », poursuit le dirigeant. Mieux, le centre d'usinage permet aussi de réinternaliser des productions qui étaient déjà passées en sous-traitance.

Un atout sur un marché très dynamique pour lequel « l'enjeu de temps est très important, insiste Marc-Emmanuel Favre, directeur des services clients. Tout ce qui nous permet de raccourcir les délais est crucial. Et en parallèle, le maintien des compétences en interne nous permet de ne pas être complètement dépendants de la fourniture externe, même si elle est de bonne qualité. »

D'ailleurs, Alfi recrute. Huit embauches sont prévues sur le site de Crèvecœur, pour compléter et étoffer l'équipe. Et de disposer de machines neuves rend les choses un peu plus faciles. Pour Christophe Poirier, « recruter un fraiseur sur une machine qui a 15 ans, ce n'est pas forcément facile. Le faire travailler sur un équipement neuf, sur lequel il a travaillé en formation, cela donne des facilités d'intégration. »

R&D et intralogistique

En parallèle, l'entreprise travaille aussi sur le service client. Labellisée "Vitrine industrie du futur", elle propose un passage sur jumeau numérique, de la réalité virtuelle, des solutions d'optimisation de production, etc. À Crèvecœur elle dispose aussi d'un centre de compétence IoT et big data. « Nous menons pas mal d'activité de R&D en partenariat avec l'UTC - Cetim de Compiègne par exemple, note Marc-Emmanuel Favre. On fait par exemple des études pour la prédiction de débuts d'incendies dans les étuves, pour la production de laine de verre. »

Pour la suite, Alfi Technologies ne compte pas s'arrêter là. L'amélioration de l'efficacité de la production reste une priorité. Une réflexion est notamment engagée autour de la manutention des pièces au sein des ateliers. « On ne va pas aller dans l'intralogistique, mais on n'en sera pas loin », avoue Christophe Poirier. Et c'est justement la spécialité de l'entreprise sur son site de Pin-en-Mauges (49).