GRTgaz investit 48 millions d'euros pour accélérer la transition énergétique

Avec 15% de la consommation nationale de gaz, les Hauts-de-France sont un territoire important pour GRTgaz qui y a investi près de 48 millions d'euros pour assurer la sécurité d'approvisionnement, entretenir et moderniser ses installations et accélérer la transition énergétique.

Un poste de livraison. ©GRTgaz - Hamid Azmoun
Un poste de livraison. ©GRTgaz - Hamid Azmoun

Le bilan de la consommation régionale de gaz est à l'image d'une météo plutôt instable en 2021 : avec un climat plus froid et une température moyenne annuelle en 2021 inférieure de 1,4°C par rapport à 2020, la consommation régionale a donc affiché une hausse de 6%, à 71 TWh. Elle est distribuée à parts égales entre les distributions publiques qui alimentent les clients particuliers et le secteur tertiaire (50%) et la grande industrie (50%), selon les derniers chiffres publiés par GRTgaz.

GRTgaz note une baisse de la consommation du côté des centrales électriques à gaz (-5%), à l'instar d'une baisse générale observée en France, conséquence de la crise sanitaire qui a engendré une chute de la demande en électricité et une moindre sollicitation des centrales nucléaires.

Si le contexte actuel pèse sur les approvisionnements, l'opérateur gazier n'observe pour l'instant aucune difficulté d'approvisionnement ni d'acheminement de gaz sur le réseau français. Les entrées de gaz terrestres depuis le Nord-Est de la France – point de réception du gaz russe – se poursuivent, même si les niveaux sont en deçà des valeurs observées les années précédentes. Quant aux approvisionnements en GNL (gaz naturel liquéfié) ou depuis la Norvège, ils se maintiennent à des niveaux très soutenus.

Le biométhane grimpe en flèche

Toujours très engagée, la filière méthanisation régionale compte, à fin 2021, 59 nouveaux sites de production de biométhane mis en service, pour une capacité de 1,23 TWh, soit une augmentation de 83% par rapport à 2020.

Les Hauts-de-France arrivent ainsi en deuxième position, après le Grand-Est et ses 74 sites. Quatre de ces 59 sites régionaux sont raccordés au réseau de GRTgaz. Et la dynamique va se poursuivre en 2022 puisque quatre nouvelles autres unités de méthanisation vont être raccordées.

Deux installations de rebours – qui favorisent la répartition sur le territoire entre la production et la consommation de biométhane – vont être mises en service dans l'Aisne, à Marcin-et-Vaux ainsi qu'à Laon.

Cette nouvelle solution technique (installée pour la première fois en 2018 dans le Morbihan et en Vendée) permet d'accueillir des volumes croissants de biométhane et de contribuer au développement de projets de méthanisation. Selon les estimations de GRTgaz, à horizon 2050, la production de gaz renouvelable et bas carbone à l'échelle de la France pourrait monter à 320 TWh.

Du côté des transports

Le (bio)GNV confirme son essor pour la mobilité lourde : il a renforcé sa place de carburant leader sur le marché des bus neufs après d'un véhicule sur deux en 2021. En Hauts-de-France, plus de 2 339 véhicules lourds fonctionnent au (bio)GNV et des collectivités, comme Arras, Laon ou encore Saint-Omer, ont décidé de convertir leur flotte de bus.

Une unité de méthanisation. ©GRTgaz - Brigitte Leforestier

Si la méthanisation est la première technologie mature de production de gaz renouvelable, à moyen et long termes de nouveaux procédés vont pouvoir voir le jour comme en témoigne Thierry Daniel, délégué territorial Nord Est de GRTgaz : « GRTgaz est un acteur engagé auprès des territoires des Hauts-de-France pour les accompagner dans leurs enjeux de transition énergétique. Le projet innovant Synthane (à Compiègne) se poursuit : il s'agit de production de méthane renouvelable à partir de deux technologies complémentaires : la pyrolyse et la méthanisation de différentes catégories de résidus solides (biomasse forestière, plastiques non recyclables et combustibles solides de récupération issus d'ordures ménagères). »

À l'heure où les questions de dépendance européenne aux importations de gaz russe sont devenues un enjeu de souveraineté, les gaz renouvelables paraissent une alternative idéale pour réduire la dépendance énergétique, à l'image du biométhane qui participe déjà, depuis une dizaine d'années, à cette indépendance, avec l'objectif de couvrir a minima 2% de la consommation de gaz.