Hauts-de-France : des États régionaux de l’élevage pour aider la filière

Six ans après les États généraux de l’élevage, la Région Hauts-de-France organisait début octobre les États régionaux de l’élevage, avec une mission identifiée : « Tourner les acteurs de la filière vers l’avenir malgré le contexte actuel incertain », et entendre leurs difficultés, pour mieux répondre aux enjeux de demain.

La baisse du nombre d'éleveurs en Hauts-de-France s’explique notamment par la faiblesse des marges réalisées sur les productions animales. (c)AdobeStock
La baisse du nombre d'éleveurs en Hauts-de-France s’explique notamment par la faiblesse des marges réalisées sur les productions animales. (c)AdobeStock

La Région a fait de la filière élevage une de ses priorités absolues, et pour cause : entre 2010 et 2020, les Hauts-de-France ont perdu 30% de leurs élevages. Une baisse qui s’explique notamment par la faiblesse des marges réalisées sur les productions animales, d’autant que les éleveurs, fragilisés eux aussi par le conflit russo-ukrainien, dépendent dans une plus ou moins grande proportion des intrants énergétiques et alimentaires. « Il est donc nécessaire de trouver des solutions pour permettre [aux filières d’élevage] de maintenir leurs activités actuellement impactées et d’améliorer leur autonomie », affirme la Région.

Cent soixante dix personnes ont participé à ces États régionaux de l’élevage, organisés par la Région en partenariat avec la Chambre régionale d’agriculture, la Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de la Forêt (Draaf) et l’Institut de l’élevage. Après une session plénière au thème on ne peut plus explicite – "Y’a-t-il un avenir pour l’élevage en Hauts-de-France ?" –, les cinq ateliers de travail ont permis d’échanger sur la résilience des exploitations, la transition agro-environnementale, l’attractivité du métier, la structuration de la filière et la rémunération des éleveurs. L’occasion également pour tous de réfléchir aux dispositifs et mesures permettant aux éleveurs de mieux d’adapter aux grands défis climatiques, sociétaux et économiques à relever.

« Ces États régionaux ont démontré encore une fois le volontarisme et le dynamisme des éleveurs en région. Le maintien de l’élevage est une nécessité et un bienfait pour tous. Ce secteur demeure encore trop souvent pointé du doigt, les hommes et les femmes qui composent cette profession vivent mal cette situation qui ne correspond pas à leur réalité et à leur évolution. L’élevage est écologiquement vertueux car les prairies stockent le carbone mieux que les forêts et contribuent à l’équilibre économique et environnemental des territoires. Je retiens de cette journée que l’élevage fait face à de nombreux défis, le premier étant de garantir une rentabilité économique pour tous, qui est un objectif atteignable à certaines conditions, a résumé Marie-Sophie Lesne, vice-présidente à la Région en charge de l’Agriculture, l’agroalimentaire et de la pêche. Le travail en collectif et en réseau paraît plus que jamais une nécessité. Il s’agit de créer les conditions d’un nouvel accompagnement des agriculteurs dans le pilotage de leur stratégie d’exploitation, à tous les stades. La maîtrise de son environnement économique, de son autonomie protéique et de ses capacités de stockage est essentielle. La Région a par ailleurs la volonté de mettre en place un nouveau dispositif pour renforcer et accélérer la structuration des filières. Enfin, elle va poursuivre et renforcer la mise en œuvre du Plan régional en faveur de l’agroécologie afin de gagner en résilience. »

Chiffres clés de l’élevage en Hauts-de-France

  • Entre 2010 et 2020, le nombre d’exploitations avec un atelier d’élevage a diminué de 30% : 25% en bovins lait, 28% en bovins viande, 30% en porcins et volailles, 54% en ovins, caprins et autres.
  • Le nombre d’emplois en agriculture a connu une baisse de 12% durant cette décennie, pour passer de 45 200 à 39 900 emplois temps pleins agricoles.
  • Le nombre d’exploitations régionales produisant de la viande bovine sous Label Rouge a lui été multiplié par 12, pour passer de 19 à plus de 200 éleveurs.