Hauts-de-France : le V.I.E – « Temps partagé », un atout pour les TPE/ PME

Adopté en novembre dernier, la Région Hauts-de-France a présenté, le 1er mars, le dispositif V.I.E (Volontariat International en Entreprise) – « Temps partagé ». Objectif ? Soutenir la mobilité des jeunes et favoriser le développement international des TPE-PME.

Loïc Bonnardel, délégué général de l'Imed et Hugues Vincho Secrétaire général du Comité Hauts-de-France des CCEF. (c)Hauts-de-France
Loïc Bonnardel, délégué général de l'Imed et Hugues Vincho Secrétaire général du Comité Hauts-de-France des CCEF. (c)Hauts-de-France

Un premier dispositif à succès en Hauts-de-France. Le V.IE, soit le Volontariat International en Entreprise, est un dispositif RH de mobilité internationale, animé par Business France et sécurisé par l’État, qui permet à une entreprise de droit français de confier une mission professionnelle à l’étranger à un talent français ou à un ressortissant de l’Espace Économique Européen, âgé de 18 à 28 ans en début de mission. Concrètement, cet outil donne la possibilité à de jeunes européens âgés de 18 à 28 ans de partir à l’étranger pour le compte d’une entreprise française pour une durée maximale de 24 mois. Ces jeunes sont recrutés et formés par l’Imed (Ingénierie Méditerranéenne pour l'Export et le Développement), une association professionnelle qui met en œuvre le V.I.E temps partagé. L’Imed encadre également ces commerciaux terrain pendant leur mission, définie par les besoins des entreprises en articulation avec l’écosystème Hauts-de-France international et la Team Hauts-de-France Export.

Philippe Beauchamps, vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des relations aux entreprises et de l’emploi, formation professionnelle explique : « Pour les TPE-PME, il est beaucoup plus compliqué de s’exporter à l’international, et pour faire face à cette problématique, ce nouveau dispositif V.I.E Temps partagé est très intéressant. Développé par l’Imed, il pourra accompagner les entreprises qui en ont besoin, y compris dans la formation : l’Imed sélectionne et forme les jeunes qui pourront faire ce V.I.E pour les TPE-PME. Avec la Région Hauts-de-France, nous l’avons soutenu dès le départ. Aujourd’hui, le dispositif est acté, la Région subventionnera les entreprises qui le souhaitent dans le cadre de ce dispositif, avec des montants s’élevant à 6 000, 9 000 et 12 000 € selon que le V.I.E soit utile pour une à trois entreprises. Aux jeunes aujourd’hui qui sont tentés par l’aventure professionnelle à l’international : allez dans les territoires des Hauts-de-France, toquez à la porte des entreprises, créez l’envie ! Et lorsque vous aurez trouvé deux ou trois entreprises, l’Imed vous accompagnera et la Région apportera son aide financière. »

Un dispositif qui fait ses preuves

La Région Hauts-de-France, dans le cadre de son partenariat avec Business France, « contribue depuis de nombreuses années à financer et animer ce dispositif qui rencontre un véritable succès », précise la Région. En effet, les premiers résultats sont encourageants : sur les 12 derniers mois, 94 entreprises régionales ont eu au moins un V.I.E en poste, et en 2022, 44 dossiers ont été instruits pour un total de 35 entreprises aidées.

Des premiers témoignages, l’entreprise Durand Production (groupe Cipelia) installée à Harnes (62), a bénéficié de ce dispositif. L'entreprise fabrique des fluides (liquide de refroidissement, anti-gel, lave-glace, liquide de freins, lubrifiants…) pour automobiles sous marque de distributeur. Les bénéficiaires (anciens, en cours et à venir) ont pu partager leur expérience, comme Olivier Poteaux, ancien V.I.E devenu responsable commercial export chez Durand Production : « Je suis un ancien de l’Imed, grâce au V.I.E, j’ai pu aller à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Je suis ensuite allé en Floride, avant de finalement revenir dans les Hauts-de-France. Le V.I.E est une expérience très riche : il faut faire preuve de pugnacité et d’abnégation pour aller chercher nous-mêmes les sociétés qui vont nous embaucher et nous faire confiance pour exporter leurs produits à l’étranger. »

Au vu de ces bons résultats, la Région a souhaité aller plus loin, avec une mobilisation différente du V.I.E via un processus de mutualisation entre plusieurs entreprises. Au-delà de son fonctionnement classique qui s’articule uniquement entre une entreprise et un jeune, le V.I.E peut désormais prendre la forme d’un V.I.E à temps partagé, permettant de partager le temps d’activité d’un jeune sur les missions de 2 ou 3 entreprises. Cette nouvelle formule, complémentaire au V.I.E « classique », a plusieurs avantages, selon la Région : embaucher chaque année une vingtaine de jeunes diplômés qui auront pour mission de développer les activités à l’international de 20 à 60 entreprises régionales, favoriser l’export sur des thématiques stratégiques (exemple : Rev3), impacter davantage les territoires, les écosystèmes économiques et les entreprises et optimiser la mobilisation de ressources dédiées à l’accompagnement à l’export en favorisant l’internationalisation de davantage d’entreprises pour un coût similaire.