Jazz et innovation : l'UTC lance un programme pour les entreprises

L'UTC et le Quartet LobsterJazz ont créé le projet "Jazz & Innovation" pour aider les entreprises à innover grâce à l'improvisation... qui libère un potentiel de créativité exploitable au champs de l'innovation en mobilisant une communauté d'action originale.

Jazz et innovation : l'UTC lance un programme pour les entreprises

En résidence au Cloître de la bibliothèque Saint Corneille à Compiègne les 15, 16 et 17 décembre, les musiciens du Quartet LobsterJazz et les chercheurs de la Direction de l’innovation et du développement territorial de l’UTC – représentés par Pascal Alberti – se sont réunis afin de converger leur monde respectif au travers d’un discours musical rythmé par un débat interactif en direct sur les réseaux sociaux (le 17 décembre). Ce travail est enclenché depuis plusieurs mois : le programme de recherche et d’innovation “Jazz & Innovation” est devenu un parcours d’accompagnement pour les entreprises. On y apprend notamment que l’improvisation dans le monde du Jazz renvoie à la perception et la production individuelle d’émotions au cœur même d’une œuvre collective. L’hypothèse serait que cela est aussi vrai dans le monde de l’entreprise. « Il a vocation de révéler et de développer notamment les compétences comportementales et savoir-être nécessaires aux démarches de créativité nichées au cœur de l’entreprise et de notre société », explique-t-on à l’UTC.

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La rencontre entre le monde musical, universitaire, sportif et entrepreneurial.

Par ce travail de recherche et de développement, le Quartet LobsterJazz et les chercheurs mettent en lumière le mécanisme de création passant par l’improvisation au sein d’un groupe. « L’improvisation est le travail d’un groupe, un travail commun et il faut avoir la foi pour s’engager. Et s’engager c’est faire preuve de courage », commente José Pendje, leader du groupe, pianiste et consultant. Car pour eux, l’art musical et celui de l’improvisation se rejoignent : « Le musicien, tout comme l’ingénieur, a en général suivi un parcours rigoureux et structuré. Le musicien, tout comme l’ingénieur, peut par un travail conséquent acquérir une expertise reconnue et appréciée. Cependant, ce parcours n’est pas suffisant, voire discriminant dans la pratique de l’improvisation et de la créativité. Nous faisons donc l’hypothèse que d’autres paramètres sont mobilisés pour passer d’un “groupe expert” à un “groupe agile et créatif” », explique Sabrina Yactine, chanteuse du groupe et psychologue. Parce que pour donner un sens au projet, il faut de la liberté et une force intérieure qui se caractérise par l’improvisation. « Improviser c’est la faculté de se rebeller », considère quant à lui Jacques Tapol, champion du Monde de Karaté, également professeur de karaté et formateur en team building, présent lors de ce débat. Dans ce programme “Jazz & Innovation”, l’improvisation « déséquilibre », approfondit Pascal Alberti, mais ce qui déséquilibre « peut être un tremplin pour l’avenir » car dans l’innovation « celui qui innove doit être capable d’écouter pour pouvoir innover. »

L’improvisation : oui, elle se prépare

Ce qui est intéressant dans cette approche, c’est la confiance qu’elle engendre. Car générer de l’improvisation, c’est avant tout de la bienveillance qui au cœur du processus entre les membres d’une équipe. « Nous travaillons en horizontalité, explique José Pendje. Nous sommes égaux et équivalents face au défit à relever. » Mais cet exercice se prépare… Improviser pour innover ne se fait pas de n’importe quelle manière. « C’est un processus que nous avons découpé en quatre temps : Préparons l’improvisation, engageons nous dans l’improvisation, composons en improvisant et unissons nous par l’improvisation », exprime Sabrina Yactine. Cet engagement est fort et les membre d’une équipe se doivent de l’avoir intégré avant de s’exercer à l’improvisation… c’est un état d’esprit à acquérir. « La préparation est essentielle pour se mettre dans un état mental pour se préparer à ce qu’il est », commente le champion de karaté.

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Le live du 17 décembre..en improvisation totale.

Et la suite ?

En partenariat avec la Ville de Compiègne et avec le soutien de la région Hauts-de-France, le principe de cette résidence d’artistes a permis aux membres du Quartet LobsterJazz – en immersion totale au Cloître Saint Corneille – de mettre en œuvre la pratique de l’improvisation musicale. Suite à cette expérience live du 17 décembre, le tempo est donné dans toute la région : le déploiement du concert-débat au travers d’une tournée régionale pour terminer par une clôture à Compiègne en septembre 2021, avec un thème en lien avec l’industrie. Cette clôture représente également l’ouverture à une démarche nationale.

Courage, bienveillance, préparation mentale, développement du potentiel… bien plus qu’un programme, cette équipe propose une réflexion et une approche originale et profonde de ce qu’est le processus de l’innovation.