L'Oise, un nouveau virage touristique tourné vers les activités et le bien-être

C'est au centre équestre de Compiègne, le 28 mars, devant 150 professionnels, que Oise tourisme a présenté sa nouvelle stratégie touristique sur cinq ans pour tout le département. Baptisée « La bataille des activités », la structure veut faire de l’Oise, un parc de loisirs à ciel ouvert en développant de nouvelles activités autour de ses atouts naturels... ciblant les jeunes, les familles, les sportifs et surtout les habitants. Une politique ambitieuse à l'image des nouvelles attentes.

Oise Tourisme a présenté la nouvelle stratégie touristique de l'Oise, qui s'étalera jusqu'en 2028.
Oise Tourisme a présenté la nouvelle stratégie touristique de l'Oise, qui s'étalera jusqu'en 2028.

Nouvelles pratiques, nouvelles façons de consommer, nouvelles mobilités, nouveaux comportements... autant de nouveautés, qui bousculent le tourisme, poussent les professionnels à s'adapter et à repositionner leurs offres... et surtout poussent le Département à attirer. « Nous entrons dans la quatrième révolution touristique, celle de la transformation des besoins dans laquelle les offres hybrides sont nécessaires », explique Jean-Philippe Gold, directeur du comité régional du Tourisme et des Congrès des Hauts-de-France.

Car dans ce contexte changeant, les touristes recherchent l'aventure, les activités ou l'évasion, près de chez eux, au grand air... ce tourisme de proximité, boosté par la crise sanitaire de 2020, est en pleine expansion. Une crise qui a aussi provoqué une remise en question profonde quand une baisse d’un tiers des consommations touristiques est enregistrée et 60 à 70% des sites culturels ne dépassent pas la fréquentation de 10 000 visiteurs, le seuil minimal pour donner de la dynamique au territoire.

Et pour prendre ce nouveau virage, le Conseil départemental a confié à Oise Tourisme, et son équipe très dynamique, la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie touristique 2023-2027. Baptisée « La bataille des activités », cette dernière, programmée sur cinq ans, marque un changement radical en se concentrant sur le développement des activités, basé sur le « que voir dans l’Oise ? » et surtout le « que faire dans l’Oise ? ». Objectif ? Faire de l'Oise un parc de loisirs à ciel ouvert. Basée aussi sur le points forts, cette stratégie s'appuie sur les parcs d'attractions du département qui attirent une clientèle fidèle, en recherche de sensations fortes. « Cette nouvelle stratégie sera plus ambitieuse, plus collaborative, plus responsable, présente Brigitte Lefebvre, présidente de Oise Tourisme. Elle touche donc les infrastructures, les aménagements, la production d’offres touristiques, leur promotion et mise en marché. Elle touche à la fois le tourisme, la culture, le sport, l’environnement et les mobilités douces. » Avec plus de 12 000 emplois concernés, et 620 millions d'euros dépensés sur le territoire... les enjeux d'attirer et de s'adapter sont de taille.

S'appuyer sur les atouts

Si la stratégie est radicale, c'est parce que le département possède de sérieux atouts pour ce « locatourisme ». La forêt, l'eau et le vélo seront le socle et les leviers de ces nouvelles activités. En effet, avec les nombreuses vallées et les canaux qui sillonnent l'Oise, l'eau représente un actif majeur de cette stratégie pour élaborer de nouveaux projets le longs des berges, tels que des bases de loisirs ou des hébergements atypiques. Dans ce sens, d'ici 2028, Oise Tourisme vise la création d'une nouvelle base nautique en gestion mais aussi d'accueillir deux nouveaux opérateurs pour mettre en place des activités ludiques.

De même, avec 40 000 hectares de forêt dans le département (le premier département forestier de la région), cet espace naturel se conjugue parfaitement avec cette volonté de dépaysement et de bien-être des touristes. Sylvothérapie, promenades équestres, safari photos, randonnées thématiques... Oise Tourisme se penche sur la naissance d'activités originales et inspirantes. Un positionnement là encore stratégique, comme le rappelle Brigitte Lefebvre : « La prise de conscience de ne plus dépendre d’une clientèle unique, ce qui est le cas de l’Île de France qui d’ailleurs aujourd’hui ambitionne de retenir ses habitants en aménageant ses espaces vert et bleu en îlots de loisirs et de séjours. Cela peut constituer à terme une menace pour l’Oise, tout comme l’arrivée de nouvelles destinations concurrentes positionnées sur les mêmes bassins de clientèles que l’Oise. »

Le tourisme à vélo

On ne peut parler d'espaces verts et de bien-être sans prendre en considération le vélo. Cette nouvelle mobilité douce n'est pas anodine : une augmentation de 19% de la pratique est enregistrée en France. Alors, Oise Tourismes souhaite redoubler d'efforts sur l'aménagement des services autour des pistes cyclables, déjà bien développées. L'avantage majeur, et non des moindres, réside dans le fait que le département est traversé par une véloroute européenne, la n°3 appelée en France la Scandibérique. Mais aussi par deux véloroutes françaises (le V16 qui relie Paris à Londres et la V32 qui relie Paris à Lille). D'ici 2028, dix parcours ludiques de vélo et de randonnées sillonneront le paysage isarien.

Et pour mettre en avant ces routes douces, Oise Tourisme ambitionne de mettre en place des « Aires de services », déjà implantées dans d'autres régions. Casiers, préau, aire de pique-nique, box sécurisées... un aménagement qui permet d'accueillir les cyclistes, favorisant ainsi leur volonté de passer du temps sur le territoire.

Une synergie connectée

L'ambition de cette feuille de route est aussi de dépasser la sphère du outdoor en investissant aussi la sphère de la culture et de l'artisanat, historiquement ancrés dans le département. Car continuer de développer et régénérer les activités culturelles sont aussi essentielles dans cette stratégie, avec, au centre, le rajeunissement des visiteurs et la montée en gamme des prestations culturelles pour le public de proximité. En somme, le patrimoine sera valorisé à travers des animations et l'interconnexion avec les itinérances vélo.

Cette stratégie n'oublie pas l'hébergement, bien développé dans la stratégie précédente au travers des gîtes et des chambres d'hôtes. Désormais, l'offre s'adapte en cohérence avec les nouvelles pratiques. Aires de bivouacs et tentes, auberge de jeunesse, hébergements pour les cyclistes et hébergements sur l'eau seront développés.

Enfin, cette bataille des activités s'ancre dans les pratiques sociétales, et se veut circulaire. Si les de nouvelles activités et de nouveaux équipements verront le jour, qui attireront des opérateurs, un véritable parcours clients sera impulsé dans la logique de créer des expériences pour les visiteurs. Des activités qui seront interconnectées puis digitalisées avec le lancement d'une future plate-forme qui permettra de s'informer et de réserver les nombreuses activités... qui feront de l'Oise, une terre propice à l'évasion. « La nouvelle stratégie va bousculer la raison d’être de notre mission "tourisme" ainsi que les méthodes de travail collaboratives entre les différentes parties prenantes. Mais c’est un tournant nécessaire pour que notre territoire reste attractif et compétitif », conclut Nadège Lefebvre, présidente du Conseil départemental de l’Oise.