Environnement

Les Sablons : Les 5 éléments cherchent des partenariats privés

Sous l’impulsion du syndicat mixte d’eau potable des Sablons, 19 agriculteurs se sont regroupés pour concrétiser une démarche novatrice alliant protection de l’environnement et économie.

19 agriculteurs sont engagés dans la démarche, ce qui représente 5 000 hectares.© Syndicat mixte d’eau potable Les Sablons
19 agriculteurs sont engagés dans la démarche, ce qui représente 5 000 hectares.© Syndicat mixte d’eau potable Les Sablons

« Ce que nous voulons mettre en place, c’est la liberté de choisir les actions à conduire pour protéger l’environnement, et être ensuite jugés sur nos résultats », explique Thibaut Constant, agriculteur installé au sein de la communauté de communes des Sablons et président du GIEE (Groupement d'intérêt économique et environnemental) "Les 5 éléments des Sablons". Et pour cela, le collectif de 19 agriculteurs, principalement spécialisés en grandes cultures, a des idées novatrices.

Le syndicat mixte d’eau potable initie la démarche

« C’est une réflexion autour de l’agriculture et de la qualité de l’eau qui nous a conduits à proposer, en 2019, aux agriculteurs sur les zones de captage de se regrouper au sein d’un GIEE », explique Martine Legrand, directrice du syndicat mixte d'eau potable des Sablons. L’idée séduit, s’étend même au-delà du périmètre initial et concerne aujourd’hui 5 000 hectares. Si le syndicat mixte est à l’origine de cette initiative, il n’entendait accompagner la démarche qu’une année. Au GIEE, une fois créé, de voler ensuite de ses propres ailes. « Nous avons animé des réunions et nous mettons des salles à disposition par exemple. Les thématiques de travail retenues, ce sont les agriculteurs qui les ont définies », complète Élise Delacre, animatrice agricole au syndicat Mixte d'eau potable des Sablons. Aujourd’hui, l’Agence de l’eau finance 80% du budget, les agriculteurs prenant en charge les 20% restants.

Thibaut Constant explique la démarche engagée : « Nous voulons mettre en place des contrats privés avec des entreprises qui rétribuaient les agriculteurs pour les services environnementaux rendus. Pour cela, nous établissons un programme pluriannuel au sein du GIEE qui concerne cinq thématiques. Et pour chacune de ces thématiques, nous réalisons actuellement des bilans et des modélisations à l’échelle de la parcelle et de l’exploitation. » Il s’agit de faire un constat initial, qui devrait être connu en juin prochain, puis de mesurer, chaque année, les résultats obtenus. Les paiements n’interviendront que si le bilan est positif. « Cela ne s’est encore jamais fait de cette façon, nous voulons être les premiers à nous lancer ».

« Nous sommes à la fin d’un cycle »

Premier axe de travail, le climat au travers de la quantité de carbone stocké dans le sol. « Nous envisageons de contacter des entreprises dans le secteur de la logistique et du transport et espérons signer les premiers contrats en 2022 », note le président du GIEE. Une façon pour celles-ci de compenser leur impact négatif sur l’environnement. Puis viennent la qualité de l’eau, la biodiversité au travers de la population de lombrics et la disponibilité de nectar pour les pollinisateurs. « Pour la diversité, nous ciblerons les entreprises de l’agroalimentaire au travers de leur RSE », complète Thibaut Constant. Enfin dernier axe de travail, l’impact économique des actions engagées. Pour mener à bien ce travail, le GIEE s’est entouré de nombreux partenaires parmi lesquels l’institut technique Arvalis, la coopérative Agora, l’école d’ingénieurs UniLaSalle… « Ce qui m’a motivé à entamer cette démarche, c’est le constat que la rentabilité, en grandes cultures, est de plus en plus faible. Nous sommes à la fin d’un cycle et les systèmes deviennent peu résilients. Nous voulons trouver de nouveaux relais de croissance », conclut l’agriculteur.

GIEE : 12 000 exploitations engagées sur le territoire

« Les GIEE sont des groupements favorisant l’émergence de dynamiques collectives prenant en compte à la fois des objectifs économiques et des objectifs environnementaux, en favorisant la mise en place de dynamiques au niveau local », explique le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation sur son site. En 2021, plus de 12 000 exploitations agricoles sont engagées dans des GIEE, selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.