Molydal s'installe dans la chimie verte et l'industrie du futur

Après un incendie en 2012 qui a ravagé ses locaux à Saint-Maxiin, le fabricant de lubrifiants industriels depuis 1958 s'est remis des flammes en inaugurant de nouveaux locaux en 2015 et impulsant ainsi une nouvelle dynamique, plus verte. Sept ans après, Molydal propose 25% des produits de sa gamme fabriqués à partir de matière bio sourcée. Ce très beau développement s'inscrit pleinement dans l'industrie du futur.

Les nouveaux bâtiments d Molydal. (c)Molydal
Les nouveaux bâtiments d Molydal. (c)Molydal

C'est un bel exemple de résilience. L'entreprise industrielle Molydal a su se reconstruire et s'inscrire dans le futur. Si 2015 marque l'année de sa déconstruction, 2022 est celle de la dynamique qui perdure déjà depuis quelques années. Pour relever les défis sociaux et environnementaux, Molydal a investi davantage dans son laboratoire augmentant ainsi ses compétences en Recherche et développement. « Nous avons redémarré de zéro et nous avons fait un gros investissement dans la R&D. Nous avons deux ingénieurs en permanence », précise Jean-Louis Pauphillat, dirigeant de cette entreprise familiale, qui existe depuis 1958.

Par la compétence de son laboratoire de recherche et développement, Molydal formule des produits de lubrification innovants pour tous les secteurs d'activité : déformation des métaux, injection plastique, agro-alimentaire, sidérurgie, sucrerie, verrerie. Un savoir-faire large reconnue par une clientèle européenne.

Innovante, Molydal l'est : l'entreprise a mis le cap vers la chimie verte dès 2015 s'inscrivant pleinement dans l'industrie du futur, une industrie plus respectueuse de l'environnement. « L'objectif est de fabriquer des lubrifiants à partir de produits bio-sourcés et non plus pétroliers, explique Jean-Louis Pauphillat. Nous avons acquis aussi du matériel pour être plus performants. Nous co-construisons un projet avec les industries, nous répondons à leurs besoins et impulsons en même temps un changement, note le dirigeant. Notre force est de bien connaître les métiers et de répondre aux demandes pour faire évoluer les pratiques. Nous sommes chimistes et mécaniciens à la fois. »

R&D : une approche environnementale

Cette R&D n'est pas nouvelle chez Molydal. Depuis 1987, la société met l’accent sur la recherche dans le secteur des lubrifiants industriels. Elle propose des produits sur mesure et mène une approche durable dans la lubrification industrielle, ce qui lui a permis de développer des produits plus respectueux pour l’environnement. L'objectif est de concevoir des produits sobres et durables (écoresponsables) dont la formulation permet des performances technologiques égales ou supérieures aux solutions pétrolières actuelles.

Aujourd'hui, l'entreprise propose 25% des produits de sa gamme fabriqués à partir de matière bio sourcée, l'objectif étant de continuer sur cette dynamique. « Les objectifs sont multiples, expose Jean-Louis Pauphillat. Se mettre à la chimie verte, c'est d'abord pour la planète mais aussi pour la santé des collaborateurs et des utilisateurs. D'un point de vue économique, cela permet de ne pas être dépendant des cours du pétrole et puis cela apporte de nouvelles technicités et plus de performance. Par exemple, ces lubrifiants innovants permettent de moins en utiliser. »

La recherche et le développement, une partie intégrante de l'entreprise via son laboratoire.(c)Molydal


Et les possibilités sont multiples. Avec plus de 200 produits à base végétale existants, les ingénieurs chimiques de Molydal conçoivent et fabriquent leurs propres formules. Les produits biosourcés sont des dérivés de plantes et d'autres matières renouvelables agricoles, marines et forestières. Ils fournissent généralement une alternative aux produits dérivés du pétrole conventionnels et comprennent une gamme variée d'offres telles que des lubrifiants, des détergents, des encres, des engrais et des bioplastiques.

Un cap vers la chimie verte qui, notamment grâce à un financement de l'Adem, a permis à l'entreprise de sortir deux formules brevetées dans le domaine des métaux. Et Molydal poursuit une bonne dynamique : elle fabrique 1 000 tonnes de graisses, 1 000 tonnes de lubrifiants pour le travail des métaux et 600 000 aérosols par an. Au total, Molydal regroupe 45 personnes pour une chiffre d'affaires de 15 millions d'euros.

Cependant l'entreprise n'échappe pas au contexte actuel. La sécheresse et la guerre en Ukraine font monter les prix des matières premières et l'approvisionnement se fait de plus en plus difficile. Un contexte incertain dont les futurs impacts ne sont pas totalement prévisibles. Mais Jean-Louis Pauphillat garde son cap : « Un autre défi à relever mais cela fait partie des challenges des entreprises ! »