Philippe Dessertine donne sa vision du monde

L’économiste a captivé son auditoire.
L’économiste a captivé son auditoire.

Économiste et
universitaire, Philippe Dessertine a donné, à l’invitation du Crédit Agricole
Brie Picardie, une conférence très intéressante sur “Changements de
mondes, quelles opportunités ?” à Oust-Marest. Les auditeurs étaient
nombreux.

Près d’une centaine de chefs d’entreprises venus de la Somme
se sont laissés emportés par la fougue de Philippe Dessertine au Carré des
Affaires à Oust-Marest. Sans faux tabous, il a développé une captivante
intervention sur le thème : “Changements de monde, quelles opportunités
?”. Pour lui, la France est réellement à la traîne concernant les
exportations : « Ce sont d’abord les grands groupes et leurs sous-traitants qui
exportent. »

De l’art d’exporter

Les chiffres sont là : 450 000 entreprises allemandes
commercent avec l’étranger, 420 000 italiennes et… 120 000 françaises car, en
Allemagne et en Italie les moyennes et petites entreprises exportent aussi. «
Quand on a une politique agressive, on peut être les meilleurs au monde. Nous
sommes le wagon qui fait ralentir le train européen, première exportateur au
monde. Nous avons suivi la trajectoire inverse de l’Allemagne. En Chine, par
exemple, la présence de la France est totalement insuffisante, » affirme-t-il.
Le conférencier ajouté que l’avenir se trouvait en Asie : « L’Allemagne l’a
compris depuis quinze ans et elle a raison. La croissance est là où il y a de
la démographie. C’est pour cela que la Chine va devenir le numéro 1 mondial. Le
risque d’accident ce sont les négociations entre la Chine et les ÉtatsUnis sur
les accords commerciaux. » Autre pays en pleine croissance de 7 % l’Inde : « La
croissance est de 7%. Elle est la cinquième puissance mondiale, elle va passer
devant l’Allemagne puis le Japon, » prévoit-il. Pour lui, il faut arrêter de se
dire que « pour vivre heureux, il faut vivre caché » en particulier pour
pouvoir recruter : « On ne va pas bien quand on vit caché notamment des jeunes
qui regardent vers la région parisienne et les autres pays. Les jeunes, eux,
pensent toujours que l’herbe est plus verte ailleurs », a appuyé Philippe
Dessertine. Malgré le plein emploi, des entreprises ne trouvent pas de
personnel : « Cela veut dire que les taux de chômage sont faux et qu’il y a
beaucoup plus de travail au noir qu’on veut le dire », a t-il conclu. Pour
Philippe Dessertine, il n’y a pas pire que le protectionnisme : « C’est une situation
suicidaire ». Toujours selon lui, un nouveau modèle économique va naître du
dérèglement climatique. Il ne passera pas par le digital mais par
l’algorithmie. Alain Dervillé, responsable du centre d’affaires entreprises du
Crédit Agricole Brie Picardie à Amiens, pour le département de la Somme, est à
l’origine de sa venue : « Nous sommes très contents. C’est une personne très
accessible. Le Vimeu, région pour laquelle nous avons une marge de
développement, est un centre névralgique de l’industrie. Nous avons invité des
clients et des prospects. Nous comptons 40% de parts de marchés pour les
clients entrepris dans la Somme. Nous ne souhaitons pas nous arrêter là
d’autant que nous proposons une offre complète à l’international, notamment
pour le règlement des factures. Nous avons 16 représentants dans le monde. »