« Pigeon Pigeon », le jeu de bluff inventé par un isarien prend son envol à l’international

« Pigeon Pigeon » est un jeu loufoque vendu à plus de 130 000 exemplaires depuis 2019. Son inventeur isarien, Rémy Wannebroucq, revient sur cette aventure.

Des règles expliquées en 5 minutes, deux équipes (2 à 10 joueurs) qui s’affrontent, en famille (dès 10 ans) ou entre amis, et de la bonne humeur. (© Napoleon Editions)
Des règles expliquées en 5 minutes, deux équipes (2 à 10 joueurs) qui s’affrontent, en famille (dès 10 ans) ou entre amis, et de la bonne humeur. (© Napoleon Editions)

Quand on a trop bu en Suède, on dit : « J’ai la tête sous la table », « Je suis rond sous les pieds » ou bien « Je suis mouillé sous le capot »(1) ? Saurez-vous distinguer la bonne réponse parmi les propositions loufoques imaginées par vos adversaires ? C’est le concept du jeu « Pigeon Pigeon » inventé par Rémy Wannebroucq dont la maison Napoleon Editions est basée à Coye-la-Forêt. Un véritable succès commercial, 100% français, avec un peu plus de 130 000 exemplaires vendus depuis 2019 !

Dans un train

L’aventure commence un peu par hasard. « J’ai travaillé pour diverses entreprises et notamment Décathlon pendant longtemps. J’avais le sentiment d’en avoir un peu fait le tour, j’avais envie d’entreprendre », se souvient Rémy Wannebroucq. À l’époque, il ne sait pas encore dans quelle activité se lancer et se donne du temps pour y réfléchir. En parallèle de cette réflexion professionnelle, « j'ai eu envie de créer un jeu. » L’idée naît durant un voyage en train en 2019, « un quizz drôle où l’on invente n’importe quoi et on bluffe », résume-t-il.

Pour autant, si Rémy Wannebroucq envisage ce projet de façon ludique, il souhaite le mener à terme avec rigueur. Il teste donc son idée auprès de nombreuses connaissances dans son entourage. « Je disais à mes amis, j’arrive avec mes tomates cerises et mes chips, on prend l’apéro, on passe un bon moment ensemble, mais surtout on teste mon idée ». Une période de six mois qui permet de faire évoluer le concept. « Quand je suis arrivée à une manière de jouer qui plaisait à 90% des gens, je me suis dit ok, maintenant il me faut un fabriquant ».

Mener toutes les étapes

Après avoir lui-même travaillé sur le design, Rémy Wannebroucq choisi un imprimeur en Champagne Ardenne, « je tenais absolument à une fabrication française ». Les 3 500 premières boites de jeu arrivent, le seuil minimum de commande pour avoir un prix intéressant. « Je me suis demandé ce que j’allais en faire une fois que j’en aurais vendu 200 exemplaires autour de moi », remarque le trentenaire, avec amusement.

Rémy Wannebroucq veut développer d’autres jeux dans la veine de Pigeon Pigeon. (© Napoleon Editions)

Mais en réalité, les ventes en ligne décollent rapidement sur les marketplaces. « Très vite des distributeurs ont repéré mon jeu, et m’ont appelé car ils étaient intéressés ». Rémy Wannebroucq a l’embarras du choix. Aujourd’hui, il est distribué dans les magasins spécialisés comme dans les grandes enseignes. « J’ai eu beaucoup de chance, plus de 1 000 jeux sortent chaque année. Si j’avais su cela, je crois que je n’aurai jamais osé me lancer », souligne-t-il.

Cette réussite et le plaisir qu’il a pris à concrétiser toutes les étapes ce projet décide Rémy Wannebroucq à se reconvertir professionnellement dans ce domaine, et à créer la maison Napoleon Editions. Si d’autres jeux sont appelés à être édités, l’entrepreneur entend prendre son temps pour les concevoir. Toujours sur le même concept : « des règles simples, qui permettent de jouer en famille et entre amis, fabriqués en France ». En attendant, « Pigeon Pigeon » prend un nouvel envol à l’international ! « En fin d’année, il sort en Angleterre, en Espagne et en Allemagne. J’ai travaillé avec des maisons d’éditions dans chaque pays et qui connaissent bien le marché local. »