Réunis à Chauny, les maires formulent leurs doléances

Pierre-Jean Verzelen, président de l’Union des maires de l’Aisne.
Pierre-Jean Verzelen, président de l’Union des maires de l’Aisne.

Le dernier salon des
maires de l’Aisne de la mandature s’est déroulé dans les locaux du Forum de
Chauny, le 18 octobre dernier. Pour le président de l’Union des maires de
l’Aisne, Pierre-Jean Verzelen, la fonction de maire a repris de la valeur à la
faveur du mouvement des Gilets jaunes et du grand débat national qui a suivi.

Les maires auraient-ils moins le blues en 2019 qu’en 2018 ? Assurément pour Pierre-Jean Verzelen, président de l’Union des maires de l’Aisne, qui, en ouverture de la 18e édition du salon des maires de l’Aisne, le 18 octobre dernier déclarait : « Le maire a représenté durant la période des Gilets jaunes le seul repère démocratique quand toute décision politique était devenue impossible, retrouvant la place qui était la sienne. »

Relations
état-collectivités

Face à ses pairs, PierreJean Verzelen a présenté quelques
pistes de réflexion alors que les parlementaires examinent la loi sur la
décentralisation “Redonner du pouvoir aux préfets et l’aménagement du
territoire aux collectivités”. Le chef de file des maires de l’Aisne a été
suivi par le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier
Bertrand, qui, sur fond de décentralisation mais aussi de « déconcentration »
prône un « État connecté ». « Nous avons besoin en permanence de ne pas nous
sentir isolés », a lancé le président de Région au préfet de l’Aisne, Nicolas
Basselier, présent à l’Assemblée générale, avant de demander également « plus
de responsabilité pour les collectivités ». « On ne gère bien que de près,
c’est là l’enjeu des années à venir », a asséné ce dernier.

Engagement et
proximité

Évoqué en ouverture des échanges par le président de l’Union
des maires, le statut de l’élu local l’a été également par Antoine Lefèvre,
sénateur de l’Aisne lors de son intervention à la tribune, puis par le
président de Région. Se tournant à nouveau vers le représentant de l’État dans
le département de l’Aisne, Xavier Bertrand lui a demandé de se faire « l’avocat
» des élus locaux. Et désignant les maires présents dans la salle, l’ancien
maire de Saint-Quentin a plaidé pour que « ceux qui sont devant nous soient
protégés, ils représentent l’autorité… Faute de quoi nous les mettons en
danger. »

Le point sur les
finances

 Le thème des
“Finances des communes de l’Aisne” a permis aux élus locaux de
décrypter la réforme fiscale en cours et d’examiner les perspectives à
l’approche des élections municipales. Pour les y aider, deux intervenants
invités, Jean-Pierre Balligand, président de l’Institut de la gouvernance
territoriale, ancien président du conseil général de l’Aisne, et Luc Alain
Vervisch, directeur des études de la Banque postale. Le premier a insisté sur
le fait qu’exceptionnellement, en cette dernière année de mandature, les
collectivités empruntaient encore de manière significative. Un phénomène qu’il
attribue notamment aux effets de la loi NOTRe (Nouvelle organisation
territoriale de la République). De son côté, Luc Alain Vervisch a rassuré les
futurs nouveaux maires élus en mars 2020 : la situation est « globalement saine
», ils partiront donc « sur d’excellentes trajectoires ».