Environnement

Sylviculture : 2SP lauréat France relance dans l'Oise

L’entreprise de sylviculture isarienne fait partie des 97 lauréats de l’appel à projets « Investissements productifs dans la filière graines et plants » du plan France relance doté d’une enveloppe globale de 5,5 millions d’euros.

Jérôme Lobit travaille dans les forêts départementales et régionales depuis une vingtaine d’années. (© Aletheia Press /L. Brémont)
Jérôme Lobit travaille dans les forêts départementales et régionales depuis une vingtaine d’années. (© Aletheia Press /L. Brémont)

Depuis une vingtaine d’années, Jérôme Lobit parcourt les forêts de la région Hauts-de-France. Le sylviculteur, gérant de la société 2SP, basée à Neufvy-sur-Aronde, a constaté l’impact du réchauffement climatique sur les massifs forestiers, mais aussi sur les pratiques de gestion forestière. Pour répondre dans les meilleures conditions aux recommandations des experts forestiers, il investit ainsi 60 000 euros.

Ce projet est accompagné par France relance, grâce à l’appel à projets « Investissements productifs dans la filière graines et plants », à hauteur de 27 000 euros. 2SP fait partie des trois lauréats, sur les 97 retenus, localisés dans la région Hauts-de-France (Nord, Oise et Somme).

Printemps et été secs

« Il y a plusieurs années, on plantait très serré, lorsqu’un godet tombait au sol par accident et qu’on ne le remarquait pas, l’arbre reprenait, comme ça. Mais cela n’arrive plus », souligne le gérant. L’alternance répétée de printemps et d’été secs a augmenté le taux de mortalité des arbustes, entrainant une augmentation des coûts. « D’où l’intérêt de travailler le sol pour préparer la reprise et d’espacer les arbustes », poursuit Jérôme Lobit. Des pratiques que les experts forestiers conseillent désormais, lorsqu’ils le jugent nécessaire, aux propriétaires qui font appel à eux.

Pour répondre à ces demandes, 2SP s’équipe notamment d’une mini-pelle, un scarificateur et un Sylva-Cass®, un outil multifonction. Décompactage avant la plantation pour aider les racines à se développer, protection de la structure des sols sur les zones de passage des engins, maîtrise de la végétation concurrente… les apports de ces équipements ne sont plus à démontrer. « Depuis trois ans, je louais ce matériel lorsque j’en avais besoin, mais l’entrepreneur part à la retraite », note Jérôme Lobit. En achetant ce matériel, il compte aussi étendre son utilisation, par exemple pour l’entretien de peuplement en régénération naturelle.

15 000 arbres par an

Cet investissement coïncide avec la volonté de développer l’entreprise. « Je garde deux apprentis que j’avais et qui ont obtenu leur BEP », explique le chef d’entreprise qui apprécie, depuis de nombreuses années, le rôle de maitre d’apprentissage. « Ce n’est pas évident de trouver des jeunes intéressés, le métier est très dur physiquement, surtout au moment des plantations en hiver », constate-t-il.

Ce sont principalement dans les forêts privées qu’intervient le sylviculteur. S’il plante 15 000 arbres chaque année - dont la moitié en peupliers, il confie préférer les travaux d’entretien qui suivent, tous les deux ans environ. « J’adore les opérations de taille et il me tarde de revenir sur un peuplement pour voir comment il a évolué ».

Le volet du programme France relance consacré à la forêt vise à la plantation de 50 000 arbres avec l’objectif d’adapter les forêts françaises aux changements climatiques. « On constate déjà que les diamètres des peupliers diminuent. Et des études montrent que leur taille pourrait aussi être impactée à l’avenir », résume Jérôme Lobit. Et c’est sans compter sur le développement des parasites comme la chenille processionnaire du chêne, ou la chalarose du frêne. Mais au-delà de ces évolutions, « il faut aussi laisser le temps aux arbres de pousser, conclut le sylviculteur. Le top de la qualité, pour un chêne, est obtenu à 80 ans. »