Corne évolue sans cesse

Spécialisée dans la fabrication de remorques, d’épandeurs et de plateaux, l’entreprise Corne d’Agenvillers traverse les décennies. Toujours soucieuse d’offrir de la qualité et du service à ses clients, elle ne cesse d’innover. Comme en atteste cette remorque à trois essieux qui peut transporter jusqu’à un poids total à charge de 32 tonnes.

Cette remorque sera exposée à Paris en février.
Cette remorque sera exposée à Paris en février.

A Agenvillers, l’entreprise Corne est une institution. Pour preuve, elle se trouve rue Henri-Corne, son fondateur. C’est en 1934 qu’il s’installe comme charron. C’est à dire qu’il fabrique et répare des chariots et des charrettes en bois. Il est aussi maréchal ferrant. Il récupère du matériel militaire et passe aux plateaux de transports sur quatre roues pneumatiques. Après la seconde Guerre mondiale, Corne commence à réaliser des remorques. En 1965, il crée une société à nom collectif Corne père et fils qui devient en 1972 la société anonyme Corne. Elle réalise des remorques d’une capacité entre 8 et 24 tonnes de charge utile, puis des plateaux à paille de 4 à 6 roues et des épandeurs. Actuellement, Corne compte une dizaine de salariés. Car dans le milieu de la remorque agricole, la concurrence est rude. Les clients sont des agriculteurs, notamment réunis en CUMA (coopératives d’utilisation de matériel agricole), des entrepreneurs, des entreprises de travaux publics… Elle s’est lancée aussi dans la fabrication de châssis pour l’industrie : « Les gens sont attachés au prix et à la qualité du matériel. Grâce à Internet, ils sont mieux informés qu’avant. Quand ils appellent ou quand ils viennent, ils connaissent les options », explique Marie-France Corne, qui assure la pérennité de la société.

Cette remorque sera exposée à Paris en février.

Cette remorque sera exposée à Paris en février.

32 tonnes PTAC
Au fil des années, les remorques sont de plus en plus imposantes. Sur trois essieux, elles atteignent les 32 tonnes de poids total à charge. Un modèle sera d’ailleurs exposé lors du salon de la machine agricole en février prochain à Paris : « C’est ce qui est le plus recherché par la clientèle car cela réduit les coûts de transports, assure Marie- France Corne. De nos jours, les petites exploitations disparaissent et les gros exploitants cultivent loin de là où ils habitent. Notre travail a beaucoup changé. Maintenant, avec les options, les remorques c’est quasiment du sur mesure. » Les remorques ont gagné en solidité et en légèreté grâce à une nouvelle tôlerie haute limite élastique (HLE). Par exemple, il y a plusieurs systèmes d’essieux : sur suspensions hydrauliques ou pneumatiques. Certains tridems sont même équipés d’essieux auto directeurs, c’est à dire que le premier et le troisième essieux tournent en même temps que le tracteur grâce à des capteurs situés sur l’essieu du milieu. Il se bloque automatiquement à 20 km/ h pour que la benne ne voyage pas sur la route.

Aller plus vite
Le confort, l’adhérence, la stabilité sont devenus importants pour les professionnels d’autant que les 40 km/ h peuvent être atteints sur les routes, si les tracteurs sont équipés du freinage pneumatique : « Les gens veulent aller de plus en plus vite », affirme Marie-France Corne. Corne, c’est aussi des épandeurs pour le fumier, composts… qui sont bien souvent achetés en CUMA ou par des entrepreneurs qui travaillent à façon : « Les nouveaux modèles grâce aux cadres d’éjecteurs verticaux peuvent épandre jusqu’à 6 mètres de large », explique Marie- France Corne. L’entreprise Corne, qui pratique la reprise du matériel, ne connait pas la crise, même si les affaires sont difficiles à négocier, grâce au cours élevé des céréales. La marque rouge-orangé et bleue n’en a pas fini d’être présente dans les champs ou sur les routes.