Cornilleau se diversifie et accélère son développement

Le leader mondial des tables de ping-pong ne cesse d’enrichir son catalogue. Après le trampoline et le billard, Cornilleau se lance dans babyfoot. En parallèle, l’entreprise de Bonneuil-les-Eaux, lauréate de France Relance, s’apprête à doubler sa surface et à diviser par deux sa consommation électrique.

 Remise de la plaque France Relance par la sous préfète de Clermont.
Remise de la plaque France Relance par la sous préfète de Clermont.

Installée à Bonneuil-les-Eaux, entre Amiens et Breteuil, l’entreprise Cornilleau est un fleuron national. C’est en 1946 qu' Émile Cornilleau y installe un atelier de menuiserie. Originaire de Paris, il veut offrir à sa famille une vie meilleure... et l'entreprise participe à d'importants travaux de reconstruction de l'après-guerre.

En mai 1969, le BHV frappe à la porte des Cornilleau pour une commande de 300 tables de ping pong. Il entend pouvoir les commercialiser pour Noël. Ainsi, l'entreprise investit dans des machines et relève le défi. Le BHV passe une nouvelle commande.... et d'autres clients lui emboîteront le pas.

De nouveaux produits pour perdurer

La menuiserie artisanale s’agrandit et poursuit son industrialisation. Aujourd’hui, Cornilleau se développe sur 25 000 m², compte 90 salariés et des intérimaires lors des pics de production. Elle conçoit, développe et fabrique entre 80 000 et 100 000 tables de ping pong par an dont une grande majorité pour l’outdoor, dont 80% de sa production ont destinés aux particuliers, et 55% du chiffre d’affaires est réalisé à l’export.

Leader dans cette activité, l’entreprise a très vite compris que le marché finirait par être mature, même en améliorant sans cesse le design et la qualité. Elle s’est donc lancée en 2019 dans le trampoline, le billard et depuis juin dans le babyfoot. Des produits destinés 100% à l’outdoor : « Nous avons décidé de nous adresser à des cibles, explique Michel Zany, le dirigeant de l’entreprise. Tous les clients n’ont pas la place chez eux pour installer ces produits. Nous avons donc mis au point ces gammes qui peuvent rester dehors toute l’année. Avant de les commercialiser, nous les testons dans des conditions extrêmes. Nous misons aussi sur la polyvalence de nos produits. Par exemple, quand retire le filet, une table de ping pong peut aussi être utilisée comme bureau. »

Une qualité des produits, une innovation et une polyvalence saluées par Noura Kihal-Flegeau, sous préfète de Clermont, en charge de la relance dans l’Oise, venue lui remettre la plaque France Relance destinée à tous les lauréats ayant déposé un dossier. « Manger sur cette table et ensuite jouer au ping-pong, je trouve ça génial », lâche t-elle.

Un accélérateur nommé France relance

L’entreprise a pu compter sur une aide de 889 000 euros, soit la moitié de son projet d’investissement destiné notamment à mettre en place un système de visio-vidéo pour détecter les manquants dans les 200 composants entrant dans la fabrication d’une table de ping-pong, un centre d’usinage bois, un nouveau transformateur pour doubler la puissance sur le site et l’installation d’un îlot d’aide à la manutention pour alléger le travail des salariés. « Cette aide est un vrai accélérateur de compétitivité industrielle. Sans, nous aurions priorisé les investissements », remercie Michel Zany.

Le baby foot lancé en juin.

« Cornilleau est une entreprise familiale restée ancrée dans son territoire, pointe la sous-préfète. L’État reconnaît aussi cela. L’enveloppe destinée aux entreprises de l’Oise est de 348 millions d’euros. L’État a mis les moyens pour maintenir notre économie. »

Ancrée dans son territoire, Cornilleau le sera encore plus dans quelques mois : après avoir recruté ces derniers mois 20 salariés dans tous les services, l'entreprise va doubler sa surface pour passer de 25 000 à 50 000 m². « Nous avons eu la chance que l’agriculteur voisin nous vende du terrain, expose Michel Zany. Cela va nous permettre par exemple de disposer de trois quais de chargement, de nouveaux bureaux, d’un vaste show room ou d’installer 3 000 m² de panneaux photovoltaïques sur un parking de 100 places. Ces panneaux représenteront 50% de nos besoins électriques et nous permettrons de recharger des véhicules électriques. Nous avons toujours été sensibles au développement durable. Cela fait très longtemps que nous disposons d’une chaufferie bois. Nous assurons la réparabilité de nos tables de ping-pong sur vingt ans. 80% de nos sous traitants sont dans un rayon de 100 km. »

Les travaux estimés à six millions d’euros commenceront d’ici neuf à dix mois. Ils devraient être achevés fin 2024.