De l’enjeu des labels de qualité

De l’enjeu des labels de qualité

Le comité de promotion de la chambre régionale d’agriculture a organisé fin juin un voyage de presse en baie de Somme. Objectif : mettre en avant les 46 produits labellisés dans la région, dont les agneaux de prés-salé.

Label rouge, Appellation d’origine protégée (AOP), Indication géographique protégée (IGP), Spécialité traditionnelle garantie (STG) ou agriculture biologique… Ces cinq labels, regroupés sous une seule dénomination, sont les Signes d’identification de la qualité et de l’origine ou SIQO. Dans notre région, 46 produits disposent de ces reconnaissances officielles. Une chance pour le territoire selon la chambre régionale d’agriculture.

268 millions d’euros

En effet, le chiffre d’affaires de ces SIQO serait de 268 millions d’euros. Un article de la loi EGAlim, qui fait suite aux États-généraux de l’alimentation, porte sur l’introduction de produits durables et de qualité en restauration collective à hauteur de 50% dont 20% de bio à compter du 1er janvier 2022. « De son côté, le conseil régional a voté un plan d’action en 2019 pour soutenir le développement des systèmes de qualité et améliorer l’information des consommateurs, explique Ingrid Legrand, chargée de mission à la chambre d’agriculture régionale. Les produits étaient en bonne place au salon de l’agriculture. » La filière produits carnés et oeufs regroupe 21 produits sous SIQO pour 121 exploitations et 302 exploitations habilitées pour près de 24 millions de chiffres d’affaires (6 750 tonnes commercialisées). Citons notamment les agneaux de prés-salés de la baie de Somme, les volailles de Licques ou les oeufs fermiers. Avec 13,4 millions d’euros de chiffres d’affaires et 3 350 tonnes commercialisées sous SIQO, la filière produits de la mer est importante. Elle regroupe trois exploitations bio et 20 exploitations habilitées à produire sous SOQO. Parmi les productions : les fameuses moules de bouchot, le saumon de l’atlantique, la soupe de poisson, le saumon farci, les filets de hareng doux ou le saumon farci. La filière fruits et légumes représente 2 700 tonnes commercialisées sous SIQO pour 265 exploitations bio et 90 exploitations habilitées à produire sous SIQO, pour 5,12 millions d’euros. Filière dans laquelle on retrouve les endives de pleine terre, l’ail fumé d’Arleux ou encore le flageolet vert…

Démarches longues

Miel de tilleul de Picardie, carotte de Tilques ou haricot de Soissons devraient être reconnus d’ici quatre ou cinq ans. Car les démarches sont longues comme les éleveurs de la baie de Somme avec leurs agneaux de pré salés en ont eu l’expérience durant dix ans. Environ 3 600 brebis et 2 200 agneaux pâturent en baie de Somme. Pour obtenir le précieux label : « Ils doivent pâturer au minimum 75 jours dans les prés-salés et avoir 135 jours au minimum de durée de vie », informe Roland Moitrel, berger et éleveur. Reste qu’avec la tendance à la baisse de la consommation de viande, les éleveurs doivent se renouveler et trouver de nouveaux débouchés pour pérenniser la filière, qui commence à être en crise, comme par exemple vendre sur Paris, mais pour cela ils devront élever des agneaux plus petits.

La production d’agneaux de prés-salés à la croisée des chemins.