DE L’ÉOLIEN AU BIOMÉTHANE

Maxime Giraudet (à droite) et son équipe.
Maxime Giraudet (à droite) et son équipe.

La société Centrale Biométhane du Vermandois, installée depuis le 1er décembre 2016 à Eppeville, est une filiale à 100% VOL-V Biomasse. Son cœur de base est l’éolien. Elle a voulu se diversifier en utilisant son savoir-faire pour vendre de l’énergie biométhane.

Maxime Giraudet, ingénieur et responsable du site, est entouré d’une équipe de trois opérateurs aux compétences polyvalentes, qui gère la production et l’administration. Il développe les projets et les accompagne jusqu’à la mise en service. « Notre entreprise, également présente depuis 2009 à Quimper et Montauban de Bretagne, a décidé de s’implanter dans l’Est de la Somme, car le terrain est propice, avec ses nombreux agriculteurs et les industries agroalimentaires. Notre site est la plus grande centrale de production territoriale. Nous fournissons 20% de la consommation de gaz de ville de Ham et ses alentours, dont la sucrerie d’Eppeville. »

VALORISER LA MATIÈRE ORGANIQUE DU TERRITOIRE

Pour créer du biogaz avant de l’injecter dans le réseau de gaz de ville, les différents éléments organiques macèrent dans une cuve entre 50 à 60 jours, à 39 degrés et sans oxygène. Des bactéries méthanogènes sont introduites. C’est le produit de leur digestion qui va fournir le biogaz qui, épuré, permet l’extraction du méthane. Maxime Giraudet donne des précisions : « L’entreprise a signé un partenariat avec des locaux qui fournissent 75% des matières organiques. La paille est apportée par des agriculteurs qui ensuite récupèrent le Digestar, qu’ils épandent dans les champs, sans aucune odeur. C’est un engrais 100% naturel. Téréos, basé à Mesnil-Saint-Nicaise, à côté de Nesle, fournit des résidus de blé, Bonduelle, dont l’usine est à Estrées-Mons, fournit les légumes déclassés, et Nestlé à Rosières, en Santerre, les pelures de pommes de terre. C’est de l’économie circulaire, et pour les agriculteurs un échange de marchandises. » Les élus locaux ont favorisé l’implantation du projet et le choix du site dans la zone industrielle d’Eppeville, très facile d’accès. L’investissement représente 8,5 millions d’euros, financé par des partenaires bancaires et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Les clients sont des fournisseurs d’énergie qui la revendent à des entreprises et à des particuliers. Un an après sa mise en service, la Centrale Biométhane du Vermandois, a dégagé un chiffre d’affaires de 1 800 00 euros. Deux autres centrales du même type sont en construction à Marbor, dans le Centre, et au Neubourg, dans l’Eure. La maison mère a l’ambition de devenir le premier producteur de biométhane en France avec un objectif de plus de 0,5 TWh en exploitation d’ici 2021.