De nombreux pesticides dans l’air picard

Une étude commandée par le conseil régional et menée par ATMO Picardie révèle la présence de nombreux pesticides dans l’air. Leur impact sur la santé n’est pas encore connu.

François Veillerette souhaite mobiliser tous les acteurs pour réduire la quantité de pesticides dans l’air.
François Veillerette souhaite mobiliser tous les acteurs pour réduire la quantité de pesticides dans l’air.

 

François Veillerette souhaite mobiliser tous les acteurs pour réduire la quantité de pesticides dans l’air.

François Veillerette souhaite mobiliser tous les acteurs pour réduire la quantité de pesticides dans l’air.

L’air picard contient de nombreux résidus de produits phytosanitaires. C’est ce que révèle une enquête menée par ATMO Picardie, à la demande du conseil régional. « La Picardie était l’une des seules régions à ne pas avoir fait d’études sur la présence de pesticides dans l’air. Celle-ci nous permet de rattraper un certain retard », explique François Veillerette, vice-président du conseil régional en charge de l’environnement.

Risques éventuels
Conduite en simultané sur quatre sites de mars à septembre 2012, « volontairement en période où la fréquence d’épandage est forte », l’étude a prouvé la présence de 47 molécules sur 72. « On a même retrouvé des molécules qui ne sont plus autorisées à ce jour », prévient Régis Van De Kerckhove, chargé de mission pour la qualité de l’air au conseil régional. La présence de ces molécules, interdites depuis 2002, pourrait être due à la rémanence de certains produits séquestrés dans les sols. « On peut aussi se demander si elles ne continuent pas à être utilisées. » Dans les deux cas, il y a un risque pour la faune et la flore. Mais pas seulement. Ces polluants pourraient avoir un impact sur la santé, même si l’étude menée par ATMO ne permet pas de l’affirmer. « Cette étude est une base pour d’autres travaux. Elle présente des résultats bruts, qu’il va ensuite falloir analyser de manière plus poussée afin de déterminer les risques éventuels pour la santé. »

Action et prévention
Il n’existe pour l’heure aucune réglementation pour la qualité de l’air. « Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas agir », insiste François Veillerette. « Cette étude offre des données qui serviront à appuyer l’action publique. » La région souhaite en effet mobiliser un maximum d’acteurs autour de la question. Les premiers concernés étant les agriculteurs : « L’étude prouve que les zones viticoles sont beaucoup plus exposées aux pesticides, comme sur le site de Saulchery, où des prélèvements ont été effectués. » Une étude comparative des niveaux de pesticides entre air ambiant et air intérieur est réalisée en ce moment et jusqu’au mois de juin dans trois lycées agricoles car « c’est dans ces lieux que les pratiques évoluent ». En attendant des analyses plus poussées, François Veillerette conseille de réduire l’utilisation de pesticides, même domestique, de bien aérer son logement et de limiter l’exposition à ces produits, surtout pour les femmes enceintes.