Énergie : le nouveau schéma de raccordement entre en phase de concertation

Christian Aucourt (à d.), délégué RTE Nord et Bernard Féry, garant à la CNDP, veillent au bon déroulement de la concertation publique.
Christian Aucourt (à d.), délégué RTE Nord et Bernard Féry, garant à la CNDP, veillent au bon déroulement de la concertation publique.

Missionné par l’État pour adapter le réseau électrique aux nouvelles énergies dites renouvelables, RTE a bâti un nouveau Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables (S3REnR) sur lequel chaque habitant de la région a la possibilité de s’exprimer jusqu’au 13 juillet.

Christian Aucourt (à d.), délégué RTE Nord et Bernard Féry, garant à la CNDP, veillent au bon déroulement de la concertation publique.

Les moyens de production d’électricité en Hauts-deFrance se diversifient et les énergies renouvelables, communé- ment appelées EnR, progressent de jour en jour. « La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 40% de la production électrique française d’ici à 2030 », précise Christian Aucourt, délégué RTE Nord. Éolien, solaire, géothermie, bioénergie… tous ces nouveaux moyens de production nécessitent des aménagements pour pouvoir être transportés sur les lieux où ils sont consommés. « Le réseau actuel est conçu et construit pour une production plus centralisée alors que ces nouvelles énergies sont produites de manière beaucoup plus diffuse », explique le délégué RTE qui a lancé avec ses collaborateurs et avec l’aide de nombreux partenaires (CCI, conseil régional, services de l’État, fédérations de producteurs etc.) une grande étude pour dessiner les contours du nouveau S3REnR, intégrant une capacité de raccordement électrique fixée à 3 000MW. « Ce nouvel objectif est basé sur des projets déjà identifiés sur le territoire et peut permettre d’alimenter jusqu’à 3 millions de foyers », affirme Christian Aucourt. Mais pour valider sa version finale, RTE soumet ce projet aux habitants des Hauts-de-France qui pourront émettre des observations, des critiques et poser leurs questions jusqu’au 13 juillet. Une grande première en France pour un schéma régional.

Optimiser les infrastructures

Pour mener à bien cette mission, RTE s’est associé à la Commission nationale du débat public (CNDP). « RTE aurait pu faire cette concertation seul mais il s’est volontairement tourné vers nous pour que celle-ci se déroule sous l’égide d’un garant qui a un rôle neutre et veille à ce que le dispositif soit conforme et le mieux adapté », indique Bernard Féry, garant du projet. La concertation préalable, voulue par le législateur et imposée par un décret de 2017, a plusieurs objectifs, comme le souligne Bernard Féry : « Elle consiste à donner toute l’information utile au public, c’est-à-dire aux 6 millions d’habitants des Hauts-de-France qui sont concernés par la construction ou la modification des infrastructures qui les entourent. » Les zones les plus impactées en Picardie sont celles de Roye /Pertain et de Blocaux dans la Somme ainsi que celle de Carrière / Valescourt dans l’Oise. L’Aisne est le département le plus concerné avec les zones de Mastaing, Périzet, Setier, Beautor du Sud et de la Thiérache. Les travaux correspondent au renforcement de six lignes et de trois postes existants, à la création de nouvelles installations dans 30 postes électriques existants, à la création de six postes électriques et de quatre lignes électriques souterraines. « Avec ce nouveau schéma, nous souhaitons optimiser au maximum les infrastructures déjà présentes sur le territoire. Dans un soucis économique d’abord, mais aussi environnemental ».

Solliciter la population

Jusqu’au 13 juillet, toute personne intéressée pourra prendre connaissance des propositions d’aménagements des réseaux électriques et formuler des observations sur le site dédié www.rte-france.com. « Absolument tout le monde est concerné. Chaque avis compte », note Bernard Féry. Par ailleurs, deux réunions publiques auront lieu le 5 juillet à Lille (Grand Palais) et le 6 juillet à Amiens (Mégacité). « Au terme de cette concertation et de la consultation des parties prenantes, le projet pourra être modifié puis remis au préfet de région pour approbation », ajoute Christian Aucourt. Le montant de l’investissement, qui s’élève à 220 millions d’euros, pourrait lui aussi évoluer en fonction des conclusions. Sur les 220 millions d’euros prévus, 215 seraient pris en charge par les producteurs par le biais d’un système de quote-part.