Entreprise et université : deux mondes complémentaires

Patrice Pennel et Mohammed Benlahsen souhaitent renforcer les liens entre l’entreprise et l’université.
Patrice Pennel et Mohammed Benlahsen souhaitent renforcer les liens entre l’entreprise et l’université.

Conscients de
l’intérêt d’unir leurs forces pour favoriser le développement économique et
l’innovation sur le territoire, le Medef Hauts-de-France et l’UPJV ont affiché
leur volonté de travailler ensemble dans ce sens lors d’une conférence de
rentrée début novembre.

« Agir ensemble pour agir plus vite au service des
entreprises et de leurs salariés ». Telle est la devise de Patrice Pennel,
nouveau président du Medef Hauts-de-France venu à la rencontre de Mohammed
Benlahsen, président de l’UPJV, le 7 novembre à Amiens dans les locaux de
l’université. « J’ai pris mes fonctions en juillet dernier, aujourd’hui c’est
un peu ma rentrée. Et ce lieu me semblait être idéal pour présenter mon
programme pour les mois à venir », a souri le président de l’organisation
patronale qui a choisi de bâtir son mandat autour de trois axes principaux :
l’innovation, l’international et la jeunesse. Des priorités qui rejoignent
celles de son homologue universitaire, conscient lui qu’il faille « mettre en
place une arène collective » pour répondre à plusieurs enjeux tels que la fuite
des étudiants vers d’autres régions pour se former (60%) et la disparition
annoncée de très nombreux métiers actuels (47% selon le président de l’UPJV).

Des univers
complémentaires

« La jeunesse est l’avenir de notre pays. Nous ne pouvons
pas accepter que 25% d’entre elle soit au chômage », a insisté Patrice Pennel,
pour qui il faut impérativement « rendre l’entreprise attractive » afin de
tisser un lien entre ces deux mondes très complémentaires. « 40% des entreprises
disent qu’elles pourraient se développer davantage si elles bénéficiaient de
nouvelles compétences adaptées à leurs aspirations. Ces compétences, c’est chez
les jeunes qu’on les trouve ». Un point de vue partagé par Stéphan de Butler
d’Ormond, nouveau président du Medef Somme, présent également à la conférence :
« Pour avancer, il faut réussir à réunir le terrain et la recherche. Je suis
persuadé que le lien entre entreprise et université a beaucoup d’avenir.
Certaines technologies peuvent en effet être utiles à l’industrie ». Preuve en
est avec la start-up Tiamat, qui conçoit, développe et fabrique des cellules de
batterie sodium-ion nouvelle génération à Amiens depuis bientôt une dizaine
d’années. Une invention 100% universitaire et brevetée qui pourrait bien
révolutionner l’industrie et notre quotidien de manière plus générale. « Cinq
minutes. C’est le temps qu’il faut pour recharger nos batteries contre 2 heures
ou une nuit pour certains objets actuellement », résume Laurent Hubart,
directeur général, très heureux d’avoir réussi à mettre au point une idée «
utile dans la vraie vie, qui crée de l’industrie, de l’économie, du lien social
et des emplois ». Car la jeune pousse devrait bientôt se doter d’une ligne de
production, avec plus d’une centaine de postes à la clé. Une première mondiale
dans ce domaine. « La fabrication de batterie requiert plusieurs domaines de
compétences, comme la chimie, l’électronique ou encore la sociologie. C’est un
vrai travail d’orfèvre. Nous avons besoin de l’université pour ça », rappelle
cet ingénieur de formation. Et l’université semble elle aussi avoir besoin de
l’entreprise, comme le rappelle Luc Baijot, président du Medef Oise, présent au
côté de ses homologues : « Confrontée à des difficultés financières actuellement,
l’université ne peut pas travailler uniquement sur ses fonds propres.
L’entreprise peut être un bon levier pour lui venir en aide. »