Faire des Hauts-de-France le hub de l’Europe du Nord

Faire des Hauts-de-France le hub de l’Europe du Nord

La CCI de Saint-Quentin a accueilli en juin dernier les Rencontres du canal Seine Nord Europe. Une centaine de dirigeants d’entreprises dont des logisticiens ont assisté à l’événement.

Nicolas Bour, directeur général de Voies navigables de France (VNF) a rappelé : « Le canal Seine-Escaut est la porte d’entrée européenne dans l’Aisne. En 1955, 75% des chargements s’effectuaient par la voie d’eau, 50 ans après ce ne sont plus que 25%. L’ensemble du bassin Seine-Escaut comprend 1 100 kilomètres de voies navigables dont 842 en France. Nous lancerons le premier atelier de partenariat chargeurs et logisticiens le 4 juillet à Compiègne et quatre autres suivront en octobre, de nouveau à Compiègne et aussi à Creil, Saint-Quentin et Soissons. »

Les différents intervenants liés au projet du canal Seine Nord, tout comme le président de la CCI de l’Aisne, Olivier Jacob, ont tous vanté une formidable opportunité pour les entreprises : « Même si le canal Seine-Nord ne traverse pas le département de l’Aisne, il le longe sur une grande partie de sa frontière ouest et est doté d’un réseau de canaux. C’est donc une opportunité pour les entrepreneurs locaux. Il ne faut pas se contenter de regarder passer les péniches. Les enjeux sont liés aux infrastructures et permettront de pérenniser les emplois des chantiers et en créer sur les plates-formes multimodales et de valoriser les atouts du territoire. C’est un développement progressif à construire collectivement dans les 20 ans à venir. »

Le projet du canal Seine Nord inquiète certains ports

Le port de Dunkerque veut développer toujours plus son activité de conteneurs et inquiète les dirigeants du port du Havre. Stéphane Raison, directeur du port de Dunkerque, a tenu à rassurer : « Notre objectif est de ramener du chiffre d’affaires dans les Hauts-de-France. C’est une compétition et ce sont les chargeurs qui choisiront. » En revanche, d’autres acteurs se réjouissent, c’est le cas de Yann Jestin, directeur technique de Comptoir minéraux et matières premières, établi au bord du canal de Saint-Quentin qui utilise en partie la voie d’eau : « Notre activité ne repose pas sur des tonnages faramineux, mais nous voulons jouer sur cette dynamique et développer nos volumes en transport fluvial. On est curieux, on a envie d’être là et de participer. » Sa société importe des matières de Chine, Afrique du sud et États-Unis qui transitent ensuite par les ports d’Anvers et de Rotterdam. André Salomé, président de la communauté de communes de Nesle, située à quelques encâblures de l’Aisne, et militant de la première heure du canal à grand gabarit a dynamisé l’auditoire. Son territoire accueillera une plate-forme multimodale en prise directe avec le grand canal. « Ça bouge depuis un an très fort. Je pose une première pierre dans 15 jours pour une nouvelle entreprise de 60 salariés. J’ai deux autres projets industriels agroalimentaires et tous les mois nous avons des approches nouvelles. » Le directeur général de Téréos à Nesle a rappelé : « L’entreprise transporte chaque année 25 millions de tonnes de betteraves pour l’alimentation animale, la compétitivité logistique est un enjeu financier majeur. »

Jérôme Dedobry, membre du directoire de la société de projet du canal Seine Nord Europe, a annoncé que les grands travaux de la partie sud du canal à grand gabarit débuteront à partir de 2019, pour se terminer en 2024.