Grandvilliers, la petite ville de demain avance mais se hurte au recrutement

La commune attend l’arrivée d’un chef de projet, qui doit être recruté par la Communauté de communes de la Picardie Verte. Elle continue toutefois d’investir pour apporter de nouveaux services à ses habitants. Interview de Jacques Larcher, maire depuis 2001.

Jacques Larcher, maire de Grandvillers depuis 2001, avance avec Petites villes de demain. (c)DR
Jacques Larcher, maire de Grandvillers depuis 2001, avance avec Petites villes de demain. (c)DR

Gazette Oise : Sélectionnée Petites villes de demain, quelles sont les caractéristiques de la ville ?

Jacques Larcher : Grandvilliers compte 2 898 habitants. C’était à la baisse mais ça repart notamment car il y a des lotissements importants qui sortent de terre. Sur le premier, porté par BDL, il reste une dizaine de terrains à bâtir sur 22. Un autre de 80 maisons, est en projet route de Dargies. Le problème, c’est l’emploi. La commune compte quelques belles entreprises comme Luchard, Sogifar, Lin 2000, la centrale d’enrobés de Lhotellier… mais ensuite il faut être mobile pour aller travailler sur Amiens, Beauvais ou Feuquières, où se trouve Saverglass. Heureusement, qu’il y a AGCO qui organise toujours des tournées pour prendre les salariés.

Côté commerce, la commune est dynamique. Nous avons tout ce qu’il faut. Il manquerait peut-être un magasin d’habillement ou de chaussures pour les enfants… Bonne nouvelle, un poissonnier va ouvrir juste à côté de la mairie. Nous disposons de bons artisans des métiers de bouche, de deux supermarchés, d’une supérette en ville, d’un magasin bio, de trois boulangeries, d’un chocolatier, de trois restaurants traditionnels, d’un hôtel… La quincaillerie Goré est une locomotive pour le commerce. Nous comptons une association qui rassemble une trentaine de commerçants. Elle organise d’ailleurs les 19-20 et 21 novembre le salon du savoir-faire et des tradition à l’occasion de la foire Sainte-Cécile.

Du côté de l'éducation, de la santé et du sport, la commune fait-elle partie de celles les mieux loties ?

Côté écoles, nous comptons 13 classes en primaire/élémentaire, ce qui fait 292 écoliers. 450 élèves étudient au collège. Nous avons aussi un lycée professionnel de 250 élèves qui forme dans les métiers du génie électrique et des services à la personne. C’est une chance car cela évite aux lycéens de prendre le train ou le bus pour aller étudier ailleurs. Côté santé, le cabinet médical rassemble cinq médecins, six infirmières, une sage femme… D’autres professionnels sont présents en ville : dentiste, orthophoniste, orthodontiste, psychologue, kinés, deux pharmacies…. La maison de retraite de 192 lits se trouve en centre ville. Dans le domaine du sport, nous comptons 45 associations, portées par le football, nous avons d’ailleurs deux équipes féminines, et le tennis. Nous disposons aussi d’une piscine intercommunautaire et d’un centre équestre privé.

Il n’y a toujours pas de chef de projet pour « Petites villes de demain ». Cela retarde-t-il les aides pour vos projets ?

Oui, nous sommes en binôme avec Formerie. C’est la Communauté de communes de la Picardie Verte qui est chargée du recrutement… Tout cela est dommage car nous avons des chantiers en cours mais elle fait face à des difficultés de recrutement. Je pense en premier à la rénovation du centre de secours qui abritera pour 2023 une salle des association et un dojo. Nous allons installer la médiathèque dans l’ancien cinéma, qui se trouve près de la mairie. Nous espérons une ouverture en 2024. Le troisième projet entrant dans « Petites villes de demain » est mené par "Béguinage solidaire", qui est en train de construire un ensemble de logements sociaux destinés à des personnes âgées encore autonomes sur la rue d’Amiens. Il sera constitué de 16 logements neufs et de 11 appartements aménagés dans des anciennes maisons rénovées. Elles disposeront d’une salle commune. La mairie a apporté le foncier. Là aussi, c’est un projet « Petites villes de demain » pour lequel le porteur a déjà pu obtenir des subventions mais il en espère des supplémentaires…

Vous avez la réputation d’être une commune « économe »...

Lorsque nous faisons des investissements, nous essayons de demander le maximum de subventions. Par exemple, le coût du dojo est de 1, 86 million d’euros hors taxes et nous aurons 700 000 euros d’aides hors taxes. Nous pouvons remercier le Conseil départemental, la Région et l’État qui aident bien les communes. Et, surtout, nous avançons au fur et à mesure de nos moyens. Vous savez, je n’ai pas augmenté la taxe foncière, ni la taxe d’habitation depuis 2001. Et ce n’est toujours pas au programme.