Hauts-de-France : des perspectives inquiétantes

Dans une récente enquête réalisée auprès de 2 400 chefs d'entreprise de la région, la CCI Hauts-de France révèle que l'activité économique reste compliqué et que les dirigeants sont inquiets pour les prochains mois.

Les dirigeants des Hauts-de-France sont inquiets pour les prochains mois.© Adobe
Les dirigeants des Hauts-de-France sont inquiets pour les prochains mois.© Adobe

La CCI de région Hauts-de-France a interrogé 2 400 dirigeants entre le 21 et le 28 septembre 2020 pour mesurer l’impact de la crise sanitaire sur leur activité, leur moral et leurs perspectives. L’enquête montre que l’activité économique reste compliquée et peine à repartir dans de nombreux secteurs. Elle révèle également un sentiment d’inquiétude partagé par de nombreux chefs d’entreprise, d’où l’importance des plans de relance pour soutenir l’économie régionale. La CCI se montre d’ailleurs pleinement mobilisée dans cette démarche.

Un dirigeant sur trois (34%) estime que l’activité a été mauvaise au troisième trimestre de l’année et ce dans tous les secteurs, à l’exception du BTP. Par conséquence, 58% des chefs d’entreprise constatent que leur chiffre d’affaire a baissé durant cette même période. Les chiffres montrent que le recul moyen est de -39% par rapport au troisième trimestre 2019. Les secteurs les plus impactés sont les services aux entreprises (-47%), les services aux particuliers (-42%) et le commerce de gros (-40%). Au niveau de la trésorerie, 28% des dirigeants indiquent que celle-ci est actuellement mauvaise, principalement dans les hôtels, cafés, restaurants, les services au particuliers et le commerce de détail. Les entreprises présentes à l’international ne sont pas épargnées par la situation. L’emploi, lui, semble ne pas être trop impacté pour le moment : 79% des dirigeants indiquent avoir stabilisé leurs effectifs, hors secteurs cafés, hôtels, restaurants et industrie.

58% des entreprises affirment subir une baisse importante de la fréquentation, notamment dans les cafés, hôtels, restaurants et dans les services aux particuliers. Les mesures de restrictions sanitaires impactent également l’activité des entreprises, c’est ce qu’affirment 72% des dirigeants interrogés par la CCI dans le cadre de cette enquête.

Des perspectives peu encourageantes

Pour la fin de l’année, les chefs d’entreprise sont pessimistes concernant leurs perspectives d’activité. Environ 38% d’entre eux anticipent d’ailleurs une détérioration de leurs affaires, surtout dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants, l’un des plus impactés par la crise sanitaire. Le contexte incertain ne permet pas aux dirigeants de se projeter, ce qui les freine dans leurs perspectives d’emploi et les amène à reporter des projets d’investissements.

Les problèmes de financement les plus redoutés sont la trésorerie (82%), les difficultés à honorer les dettes fiscales et sociales (37%), un niveau de fonds propres insuffisant (27%) et des difficultés à rembourser le Prêt garanti par l’État (23%). Un dirigeant sur trois indique par ailleurs qu’il aura des difficultés à payer ses impôts ou des difficultés pour régler ses cotisations sociales d’ici à la fin de l’année. Enfin, 16% des chefs d’entreprise de la région craignent pour la pérennité de leur activité en redoutant une procédure de redressement, de liquidation judiciaire ou un dépôt de bilan. Le secteur des cafés, hôtels, restaurants est là aussi plus concerné que les autres.


Les défaillances en baisse

Preuve que les mesures de soutien aux entreprises semblent fonctionner, 1 445 défaillances d’entreprises ont été enregistrées dans les Hauts-de-France par l’observatoire des défaillances de la CCI, contre 2 314 un an plus tôt, ce qui représente une baisse de 38%. Les chiffres sont par ailleurs assez bas durant les mois de mars et avril qui correspondent à la période de confinement. Il faut donc s’attendre à un effet retardateur de ces mesures qui provoquerait une augmentation des défaillances dans les prochaines semaines.