Hauts-de-France : La transmission des exploitations agricoles, un enjeu de taille

Organisée par la chambre d’Agriculture des Hauts-de-France, en partenariat avec la MSA, la quinzaine de la transmission agricole s’est achevée le 30 novembre dernier. Le point sur un sujet majeur.

Le renouvellement des générations est un enjeu de taille pour l’agriculture régionale, comme à Moliens, durant la première récolte de chanvre du département.(@Aletheia Press/BDelabre)
Le renouvellement des générations est un enjeu de taille pour l’agriculture régionale, comme à Moliens, durant la première récolte de chanvre du département.(@Aletheia Press/BDelabre)

Organisée par la chambre d’Agriculture des Hauts-de-France, en partenariat avec la MSA, la quinzaine de la transmission agricole s’est achevée le 30 novembre dernier. Le recensement agricole de 2020 confirme une baisse du nombre des exploitations, associé à un vieillissement important des exploitants. Ils sont ainsi plus de 30 0000 dans les Hauts-de-France à diriger ou co-diriger une exploitation. Trois mille d’entre eux ont vu leur ferme disparaître ou fondue dans une autre lors de la décennie précédente.

42% des exploitants ont au moins 55 ans

L’âge des dirigeants est lui en hausse : « En 2020, 42% des chefs d’exploitation et co-exploitants ont 55 ans ou plus », calcule la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt). L’âge moyen est ainsi passé de 49 à 51 ans entre 2010 et 2020. Plus marqué dans le sud de l’Oise et dans le Nord, l’âge moyen est, en revanche, moins avancé dans le Pas-de-Calais.

Autant d’exploitants dont la retraite approche et pour qui se pose la question de la transmission de leur exploitation. Si « la transmission n’est pas systématiquement synonyme de départ en retraite, prévient Blandine Lestequoy, conseillère à la chambre d’Agriculture Hauts-de-France. Nous avons toutefois un nombre de départs prévu très important. Cela concerne presque 50% des exploitants dans les cinq à dix ans dans la région. En cours de carrière, nous avons aussi des cessations d’activités ». En tout, près de quatre exploitations agricoles sur dix sont « potentiellement transmissible », estime les services de l’État.

Vers de nouvelles manières de s’installer

À la chambre d’Agriculture des Hauts-de-France, trois personnes travaillent au service au service « installation-transmission ». Des actions et des outils spécifiques sont proposés aux futurs cédants comme aux porteurs de projet. Parmi ceux, le répertoire « départ / installation » qui permet des mises en relation entre les cédants et les candidats qui se sont préalablement inscrits. « La particularité, c’est le cédant qui choisit d’être mis en relation. Nous adaptons notre accompagnement suffisamment en amont pour des exploitants qui se posent la question d’un point de vue stratégique : continuer, continuer autrement ou arrêter ? », détaille encore la conseillère. Pour multiplier les occasions de rencontres et de reprises, la chambre consulaire fait preuve d’imagination. À Lewarde (Nord), le 16 novembre dernier, place aux travaux pratiques au travers d’un Farm’dating : sept minutes, 15 cédants et une vingtaine de candidats avec des projets.

Face à ce véritable défi démographique, la chambre d’Agriculture s’attend à voir émerger des organisations innovantes. « Nous nous intéressons beaucoup aux nouvelles formes d’installations, comme les collectifs, notamment pour les fermes d’élevage », souligne Blandine Lestequoy qui estime nécessaire d’apporter une attention particulière à l’entente entre les associés.

L’avenir pourrait ainsi voir se multiplier la reprise d’une exploitation par une association de plusieurs personnes développant, en parallèle, une activité connexe, par exemple commerciale. De quoi dresser de nombreuses perspectives pour l’agriculture régionale.