Innover pour perdurer

L’entreprise Hatté a su se moderniser pour perdurer.
L’entreprise Hatté a su se moderniser pour perdurer.

La première édition
des Arti’locales s’est déroulée à Beaucamps-le-Vieux début septembre.
L’occasion d’aller à la rencontre de fabricants de meubles et de chaises
picards, qui n’ont d’autres choix que d’innover pour survivre.

Dès l’entrée dans le gymnase du collège de
Beaucamps-le-Vieux, devenu lieu d’exposition le temps des Arti’locales, l’œil
était attiré par une immense table en bois massif avec un pied en métal. La
société Hatté de Tronchoy a fait appel au savoir-faire de la société de
remorques agricoles Dangreville de Caulières pour fabriquer ce pied singulier.

Nouveaux matériaux

Fondée en 1946, l’entreprise familiale mise sur les
innovations pour fidéliser les clients qui peuvent compter sur une fabrication
intégralement assurée dans les ateliers : « Nous misons sur l’ajout de nouveaux
matériaux comme le métal, la laque ou la céramique pour pouvoir poser les plats
chauds sur les meubles contemporains, ainsi que sur la création de nouveaux
modèles de tables, de chaises et de meubles. Nos textiles ne tâchent pas »,
souligne Bruno Parsy, technico-commercial. Dressings, meubles de sous-pente,
placards sous escalier… L’entreprise propose aussi des aménagements sur-mesure,
ainsi qu’une nouvelle gamme de meubles classiques et de meubles pour enfants
dans des tons tendances, avec les prénoms gravés sur les chaises et les
fauteuils. Les essences proviennent notamment des forêts de la région comme
celle d’Eu et de Compiègne. Hatté compte dix salariés, dont deux recrutés cette
année. La société travaille beaucoup pour les particuliers et collabore avec le
secteur de l’hôtellerie-restauration. 50% de son activité sont réalisés avec la
scierie : « Nous pouvons commercialiser des poutres jusqu’à 13,5 mètres, explique
Bruno Parsy. Nous vendons du chêne, du sapin, du Douglas, du frêne, du hêtre… à
des menuisiers charpentiers, des grosses centrales d’achat ou des particuliers.
C’est important de participer à ce salon, c’est surtout après que nous avons
des retours. » Après 32 ans d’activités à Beaucampsle-Vieux, Yves Soyez, qui
compte un salarié, songe lui à passer la main. Il se félicite d’avoir réussi à
se diversifier et à travailler le bois massif, gage de qualité : « Les looks
des meubles ont beaucoup changé, précise t-il. J’utilise pour certains d’entre
eux plusieurs essences. Les dessins sont aussi plus simples. Les gens viennent
souvent me voir pour des commandes, ils savent ce qu’ils veulent. Un couple
était venu me voir sur un salon il y a deux ans, il a pris ma carte, je suis
allé chez lui, et je vais réaliser une copie en bois massif de leur armoire
montée en kit. »