Intelligence artificielle : la région montre l’exemple

De g. à d. : Xavier Bertrand et Frédéric Motte.
De g. à d. : Xavier Bertrand et Frédéric Motte.

Les Hauts-de-France ont été choisis par le Gouvernement pour être le territoire test de la mise en place d’une stratégie qui fera face au développement de l’intelligence artificielle. Formation et prévention seront les maîtres-mots.

85% des métiers qui verront le jour d’ici à 2030 n’existent pas encore. « La pire des choses serait de se lamenter et de ne rien faire. Prenons le vent très vite, avant les autres », encourage Xavier Bertrand. La semaine dernière, le président de Région était en compagnie de Frédéric Motte, président du Medef Hauts-de-France, pour le lancement d’un accord-cadre sur les enjeux de l’intelligence artificielle. C’est cette innovation qui va en effet ébranler le monde économique dans les prochaines années. « Qu’on la craigne ou non, elle continuera de se développer, donc il faut s’adapter.» Selon Xavier Bertrand, les premiers métiers mis en danger seront ceux de la banque et des assurances. « Mais il faut profiter de ce qu’apporte l’intelligence artificielle. L’accord qui sera mis en place va permettre d’anticiper cette mutation », rassure-t-il.

Deux ans de travail

Grâce à leurs compétences en engineering, les Hauts-de-France ont été choisis par le Gouvernement pour devenir un territoire expérimental et identifier des axes de travail à lancer, en termes d’évolution des métiers face à l’intelligence artificielle. Cette responsabilité impliquera un chantier de deux ans, pour lequel un budget de plus d’un million d’euros est alloué. Cependant, aucun plan d’action n’est encore déterminé. Dans un premier temps, une étude de prospective sera effectuée de février à juin par la Direccte et le Medef. L’occasion de faire un état des lieux, définir la notion d’intelligence artificielle auprès des entreprises locales et d’imaginer des partenariats avec des acteurs précis. « Il ne faut oublier personne, précise le président du Medef Hauts-de-France. Nous allons recenser les besoins en compétences, en effectif, etc. » Puisque “nouvelles compétences” signifie “formations”, les partenariats entre entreprises, universités et grandes écoles seront incontournables. D’où la présence de Patrick Brunier, représentant d’Opcalia, dans l’équipe collaboratrice du projet.

Environ 15 entreprises aidées

En tout, une quinzaine d’entreprises seront accompagnées sur le lancement d’une stratégie vers l’intelligence artificielle. Ces dernières auront répondu à un appel à projet, qui sera également ouvert aux entreprises situées en dehors du territoire, mais qui voudraient s’implanter dans les Hauts-de-France pour bénéficier d’une aide. Cet accord permettra ainsi de ramener des richesses supplémentaires à la région. Après ces deux ans de travail, le but est évidemment de continuer sur cette lancée, mais aussi d’élargir la stratégie établie à la France entière. « Par une telle action, il faut aussi alerter les entreprises qui ont trop confiance en leur business plan classique », conclut Frédéric Motte.