La méthanisation, énergie alternative…

Les projets de méthanisation fleurissent en Picardie. Une journée a eu lieu courant novembre à Saint- Quentin pour faire connaître cette technique de production d’énergie de demain.

Des débats ont eu lieu entre acteurs publics et acteurs privés.
Des débats ont eu lieu entre acteurs publics et acteurs privés.
Des débats ont eu lieu entre acteurs publics et acteurs privés.

Des débats ont eu lieu entre acteurs publics et acteurs privés.

On en parle. À l’image des éoliennes et du photovoltaïque, la méthanisation a toute sa place dans les énergies alternatives de demain. Les acteurs du secteur se sont retrouvés, le 19 novembre, à Saint- Quentin. Une rencontre organisée à l’initiative des CCI de l’Aisne et Nord de France et de l’agence de développement IDETA de Wallonie, dans le cadre du projet européen d’accompagnement des entreprises dans leurs démarches d’intelligence économique.

Une technologie pour la transition énergétique

La méthanisation est une technologie basée sur la dégradation de matières organiques fermentés cibles par des micro-organismes, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène. Cette technologie constitue une opportunité pour valoriser les coproduits de nombreuses filières. Elle aboutit à la production de biogaz, utile à la production d’électricité et de chaleur mais également pour l’injection dans le réseau de gaz naturel ou encore la production de carburants. Elle permet aussi la production de digestat, utile pour l’épandage et le compostage ou en remplacement d’engrais. En réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en contribuant à la production d’énergie renouvelable, la méthanisation représente une technologie essentielle pour la transition énergétique. Elle rejoint la dynamique d’économie circulaire. La France a lancé un plan “Énergie méthanisation autonomie azote”, afin de multiplier par quatre la production d’électricité et de chaleur à partir du biogaz, d’ici dix ans.

De l’électricité à partir de lisier

Cette journée, à laquelle ont participé dirigeants d’entreprises, agriculteurs et commerçants, avait pour objectif d’offrir aux entreprises et institutions, de manière concrète, toutes les solutions pour mener à bien leur projet de valorisation des déchets en leur montrant qu’ils peuvent les rendre profitables. Cet événement a aussi mis en avant des projets réalisés ou en cours d’achèvement comme celui de Pascal Lequeux, éleveur de porcs à Anguilcourt-le-Sart dans l’Aisne qui lancera sa production en début 2015. Ce projet est l’un des tous premiers en Picardie.

L’unité de méthanisation d’Anguilcourt-le-Sart produira de l’électricité à partir du lisier de l’élevage, du fumier de cheval, de la pulpe de betterave et des déchets verts agroalimentaires. L’électricité sera revendue à EDF et chauffera l’élevage, alimentera un séchoir à maïs et fournira de la chaleur pour une future serre à fruits rouges. Le projet de Pascal Lequeux s’élève à 2,250 millions d’euros qui a reçu une aide de 300 000 euros. Un investissement qui devrait être amorti sur sept ans. Les déchets résiduels seront épandus sur les champs de la ferme. « On n’achètera quasi plus d’engrais », indique Pascal Lequeux. D’autres projets verront prochainement le jour en Picardie comme celui de l’endiverie à Soyecourt (Somme) qui recyclera des racines et feuilles pour ses propres besoins. L’industrie investit aussi dans la méthanisation comme chez le papetier Saïca à Venizel (Aisne).