L’Aisne : une situation économique fragile

Le préfet de l’Aisne, Pierre Bayle a été invité par le directeur départemental des finances publiques, Pascal Bresson pour clôturer les comptes 2012 de l’Etat dans le département. Ils ont relevé notamment 511 M€ de TVA, une somme témoignant d’une baisse de 11 % par rapport à 2011 et un volume d’impôts sur le revenu de 320 M€.

Pierre Bayle, préfet (à d.) et Pascal Bresson, DDFIP, ont arrêté les comptes de l’Etat dans l’Aisne en 2012.
Pierre Bayle, préfet (à d.) et Pascal Bresson, DDFIP, ont arrêté les comptes de l’Etat dans l’Aisne en 2012.

Chaque année, dans les premiers jours de janvier, le directeur départemental des finances publiques (DDFIP) invite le préfet à constater et entériner les comptes de l’Etat dans leur département.
A l’issue de cette cérémonie certes protocolaire mais discrète, préfet et directeur départemental adressent à la Cour des comptes de Paris et au ministère de l’Economie à Bercy deux exemplaires des bordereaux comptables qu’ils ont paraphés de concert.
En 2012, l’Etat dans l’Aisne a perçu 1,37 milliard d’euros d’impôts, qu’il s’agisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), des impôts sur le revenu, de la taxe foncière, de la taxe d’habitation, des impôts sur les sociétés, des droits d’enregistrement (dont les droits de mutation) ou de la contribution économique territoriale (CET, qui a remplacé la taxe professionnelle).
Il faut noter qu’avant la crise en 2008, les impôts perçus dans l’Aisne par l’Etat s’élevaient à 1,50 milliard d’euros. Selon Pierre Bayle et Pascal Bresson, ce volume perçu qui a diminué avec la crise aurait peu à peu rattrapé une bonne partie de son retard au cours de ces trois dernières années.

Pierre Bayle, préfet (à d.) et Pascal Bresson, DDFIP, ont arrêté les comptes de l’Etat dans l’Aisne en 2012.

Pierre Bayle, préfet (à d.) et Pascal Bresson, DDFIP, ont arrêté les comptes de l’Etat dans l’Aisne en 2012.

Loin du niveau de 2008
En résumé, en 2012 dans l’Aisne, l’Etat y a perçu dans un ordre croissant 511 M€ de TVA, 320 M€ d’impôts sur le revenu, 263 M€ de taxe foncière et 138 M€ de taxe d’habitation. A quoi il faut ajouter quelque 117 M€ d’impôts sur les sociétés, 52 M€ de droits d’enregistrement et 30 M€ de contribution économique territoriale.
« Ces chiffres témoignent d’une relative stabilité de l’économie axonaise, a précisé Pierre Bayle, mais une stabilité fragile et préoccupante car nous n’avons pas retrouvé le niveau de perception de 2008. » L’arrêt des comptes de l’Etat en 2012 dans l’Aisne révèlerait tout de même une perte sèche de 11 % du volume perçu de la TVA par rapport au volume de TVA que l’Etat y a enregistré à la fin de 2011 (statistiques enregistrées en octobre 2012). Voilà qui confirmerait en effet une situation économique fragile dans un département dont le taux de chômage général dépasse les 14 %, sachant qu’il a atteint les 15,5 % dans le Saint-Quentinois (en octobre 2012), 16,7 % en Thiérache, 15,4 % dans le Chaunois-Ternois Rappelons qu’à l’occasion d’un bilan de l’activité économique dans l’Aisne effectué au début du mois de décembre 2012, le préfet avait constaté « que les entreprises axonaises tournaient à 72 % de leur leurs capacités de production et que, dans ces conditions, très peu d’entre elles pouvaient investir, considérant que le seuil minimum pour cela est de 80 % ».

Gestion serrée dans les entreprises
Rappelons en outre que les banquiers avaient fait part au préfet de l’Aisne du fait « qu’ils n’allaient pas réaliser pas leurs objectifs de prêts aux entreprises en 2012 ». Voici un autre indicateur du ralentissement sérieux de l’économie départementale. « Les entreprises de l’Aisne ont serré leur gestion, engagé leur trésorerie pour pouvoir maintenir un résultat positif », a précisé le directeur de la DDFIP. Et de fait, si les entreprises dans l’Aisne serrent à ce point leur gestion, il faut en déduire qu’elles auront beaucoup de mal à embaucher, du moins dans les premiers mois de l’année en cours. « Et quant aux particuliers, a expliqué Pascal Bresson, nous recevons beaucoup de demandes de leur part afin que nous étalions les délais de paiements de leurs impôts. C’est souvent le cas de personnes âgées qui ont des difficultés à payer les taxes foncières et d’habitation. »