L'association NQT développe son réseau en Picardie

La ville d'Amiens a signé le 16 juin un partenariat avec Nos quartiers ont des talents (NQT). L'association d'envergure nationale est implantée depuis 2013 en Picardie avec pour ambition de mettre en relation des jeunes de moins de 30 ans, titulaires au minimum d'une licence, et des cadres d'entreprises.

Jean-Louis Gravillon, directeur de BNP Paribas, aurait très bien pu parrainer Youssouf Ba, en passant par l'intermédiaire de Mathieu Damagnez, responsable du développement régional pour NQT
Jean-Louis Gravillon, directeur de BNP Paribas, aurait très bien pu parrainer Youssouf Ba, en passant par l'intermédiaire de Mathieu Damagnez, responsable du développement régional pour NQT
Jean-Louis Gravillon, directeur de BNP Paribas, aurait très bien pu parrainer Youssouf Ba, en passant par l'intermédiaire de Mathieu Damagnez, responsable du développement régional pour NQT

Jean-Louis Gravillon, directeur de BNP Paribas, aurait très bien pu parrainer Youssouf Ba, en passant par l'intermédiaire de Mathieu Damagnez, responsable du développement régional pour NQT

Aujourd’hui, un diplôme n’est plus une garantie contre le chômage. » Margaux Deletré, adjointe au maire d’Amiens en charge de la jeunesse, est partie de ce constat pour illustrer le partenariat avec NQT. La signature de cet accord est intervenue le 16 juin à l’espace Dewailly à Amiens. À l’occasion de l’étape Picardie, Nos quartiers ont des talents Tour 2015, la municipalité amiénoise s’est engagée à venir en aide, financièrement et humainement, à l’association présente sur le territoire depuis le 5 juin 2013. NQT a pour objectif de venir en aide aux jeunes de moins de 30 ans diplômés et titulaires, a minima, d’une licence. Elle les met en relation avec des cadres d’entreprises partenaires à raison de deux heures par mois. L’idée est née après une visite de Yazid Chir, alors président du Medef 93, dans un Pôle emploi de Seine-Saint- Denis en 2005. Les publics visés sont les « jeunes issus d’un milieu social défavorisé », rappelle la plaquette fournie par NQT. Autant dire une niche.

Un public visé bien spécifique

Dans la région picarde, les personnes éligibles à ce dispositif représentent moins de 7% des inscrits à Pôle emploi. « Il y a déjà beaucoup d’associations qui interviennent pour les jeunes. Sur les publics Bac +3 et plus, issus de milieux défavorisés, on s’est aperçus qu’il y avait un réel déficit », explique Mathieu Damagnez, le responsable du développement régional pour NQT en Picardie.

Le public dont l’association cherche à venir en aide dispose des compétences et qualités pour réussir scolairement. Cependant, il a de réelles carences à l’heure d’intégrer le marché du travail, car ne disposant pas des us et coutumes, la méthodologie et le réseau. « Je viens d’un milieu modeste. Je n’ai pas tous les codes pour évoluer dans certains milieux », concède Youssouf Ba.

Le Saint-Quentinois de 25 ans s’est aperçu, à la fin de son master en management de l’aviation et développement des entreprises, des difficultés à trouver un emploi. « Je me suis rendu compte que cela allait être tendu. Il y a un fossé entre le monde de l’entreprise et l’université », rapporte celui qui a débuté avec un BEP en comptabilité. Ce sont ces difficultés auxquelles tentent de pallier NQT, qui a déjà permis à 50 Picards de trouver un emploi.

Des parrains impliqués

L’association met en relation les jeunes à la recherche d’un emploi avec des parrains issus du monde de l’entreprise. Ces derniers doivent disposer, a minima, de huit ans d’expérience. C’est un engagement chronophage, mais aussi financier pour les entreprises. « Cela peut être un frein pour une PME, mais ça permet aussi de se faire connaître », explique Olivier Engrand de la mairie de Soissons.

« Les PME devraient s’impliquer dans ce genre d’initiative. Soit pour trouver, soit pour parrainer », développe Jean-Louis Gravillon, directeur de BNP Paribas. « C’est vrai que les entreprises nous parlent des difficultés à recruter, mais elles ne connaissent pas forcément ce qui existe », rapporte la directrice de la communication chez La Poste, Marie-Christine Bonnentien. Désormais, ce n’est plus le cas.

Alexandre BARLOT