L’attractivité économique coupe la Picardie en deux

L’Insee a livré une analyse sans appel sur l’attractivité économique en France. La diversité des situations coupe la Picardie en deux sur ces chiffres relevés entre 2007 et 2009. Le nord peine à attirer des emplois ou des salariés qualifiés. Le sud bénéficie de l’attraction parisienne.

Les fermetures de sites industriels – ici Essex à Chauny en 2008 – et la faible qualification rendent le nord de l’Aisne peu attractif.
Les fermetures de sites industriels – ici Essex à Chauny en 2008 – et la faible qualification rendent le nord de l’Aisne peu attractif.

 

Les fermetures de sites industriels – ici Essex à Chauny en 2008 – et la faible qualification rendent le nord de l’Aisne peu attractif.

Les fermetures de sites industriels – ici Essex à Chauny en 2008 – et la faible qualification rendent le nord de l’Aisne peu attractif.

Ala lecture de cette analyse, la Picardie est loin de figurer parmi les bons élèves en matière d’attractivité économique. Malgré les efforts de ces dernières années, la région demeure peu attractive, si ce n’est certaines zones. L’analyse de cette attractivité économique a été réalisée territoire par territoire. La fluctuation entre les différents bassins d’emploi est très clairement marquée, avec le sud de l’Oise qui bénéficie de l’attraction parisienne et se transforme petit à petit en grande banlieue, et le nord de l’Aisne ou la Somme qui ne parviennent pas à se sortir de la désindustrialisation que ces territoires ont connue ces dernières années. « Globalement, le quart nord-est de la France est peu attractif », souligne Patrick Le Souezec, responsable des analyses à l’Insee Picardie. « Avec peu d’arrivées d’emploi et de personnel qualifié, les territoires les plus mal lotis sont en plus délaissés par la sphère résidentielle », est-il indiqué dans l’analyse de l’Insee, effectuée avec des chiffres relevés entre 2007 et 2009.

Un cercle vicieux pour le nord de l’Aisne
Ce résultat est clair pour le nord de l’Aisne, c’est-à-dire le Saint-Quentinois, la Thiérache et le Pays chaunois. Dans cette partie du département, le taux d’arrivée d’emplois est de seulement 1,98 % pour le Saint-Quentinois, bien loin derrière le sud de l’Oise qui culmine à 3,17 %. Les pertes industrielles de ces dernières années continuent de porter préjudice au nord du département de l’Aisne. « Ces trois zones d’emploi se trouvent dans les 15 premières au niveau national au niveau du chômage. Il y a là une des concentrations de chômage les plus fortes de France », souligne Patrick Le Souezec. Il indique par ailleurs que cela constitue un cercle vicieux pour ces territoires : « Il y a un problème de qualification et de main-d’oeuvre, ainsi que d’une économie qui n’arrive pas à redémarrer. » L’autre zone classée comme peu attractive est Amiens. Le taux d’actifs qualifiés est là aussi très bas, seulement 0,47 %. Si elle est classée en zone à faible attractivité économique, la capitale picarde bénéficie d’une compensation. « C’est le principal pôle d’emploi de Picardie. Il accroît son attractivité sur le département de la Somme. Le taux de chômage s’est réduit de quatre points sur la zone d’Amiens », note le responsable des analyses de l’Insee Picardie.

Le sud plus attractif
Le sud de l’Oise et le sud de l’Aisne restent les principales zones d’attraction, un phénomène loin d’être nouveau selon Patrick Le Souezec. Ces deux territoires, entre Château-Thierry et Beauvais, attirent de nombreux habitants de la région parisienne venus rechercher une qualité de vie introuvable en proche banlieue parisienne. Les prix de l’immobilier y sont aussi pour beaucoup. Les facilités d’accès à la région parisienne grâce au réseau ferroviaire ou routier rendent l’attractivité encore plus forte. En termes d’emplois, « le sud de la Picardie reste attractif pour les transferts d’entreprise. Il est plus facile d’avoir de l’espace pour un coût moins cher », assure Patrick Le Souezec. La palme de la zone la plus attractive revient au Compiégnois, classé en territoire d’attractivité productive. Seul bémol, les chiffres ont été fournis avant la fermeture de l’usine Continental de Clairoix et la suppression de plus de 1 000 emplois directs. Toutefois, l’analyse montre le maintien d’une activité industrielle, moins touchée que dans le reste de la région. L’autre point positif est le pôle chimie et recherche de Compiègne. Cela rend le territoire attractif pour des actifs qualifiés.