Le commerce en question

dans le cadre de Passion Commerce, la chambre de commerce littoral normand picard a organisé une soirée ayant pour thème "Le commerce, c’est l’affaire de tous". Un expert a estimé que la vraie révolution commerciale n’était pas Internet mais les drive. Les commerçants de centre ville devront plus que jamais miser sur la qualité et le service.

La vraie révolution, c’est les drive pour Pascal Madry
La vraie révolution, c’est les drive pour Pascal Madry
La vraie révolution, c’est les drive pour Pascal Madry

La vraie révolution, c’est les drive pour Pascal Madry

De nombreux commerçants étaient présents à Oust- Marest à la soirée ayant donc pour thématique “Le commerce, c’est l’affaire de tous”. En préambule, Bernard Martel, président de la chambre de commerce littoral normand picard, a évoqué la mise en place d’Alerte Commerces. Plus de 300 commerçants du secteur sont inscrits à ce dispositif. Un commerçant victime d’un délit ou d’une tentative appelle le 17. Un SMS collectif de signalement part aussitôt sur l’ensemble des adhérents qui le reçoivent tous automatiquement.

43 % de l’emploi salarial

Il a rappelé que « face à des villes qui s’étendent en périphérie, des cœurs de ville bousculés dans un nouvel environnement, il est de notre responsabilité, chacun à son niveau, de maintenir cet équilibre social et économique. » Le commerce représente 43 % de l’emploi salarial de la Picardie Maritime et de la vallée de la Bresle. 4 135 commerces et services occupent 14 246 personnes.
Expert en urbanisme commercial et en stratégie de développement commercial, Pascal Madry a évoqué le futur des centres villes malmenés par les commerces de périphérie : « Il faut se remettre en question, donner envie, miser sur la qualité, accompagner le consommateur dans le service après vente, ces valeurs vont devoir être développées. Je reste optimiste », estime t-il.
Pour lui, la vraie révolution n’est pas Internet qui capte les consommateurs éloignés mais les drive qui présentent de nouvelles habitudes de consommation. Il évoque aussi des centres villes « embourbés » dans une bulle immobilière, des loyers qui ne cessent de croître (+45 % en dix ans) : « Il coûte de plus en plus cher de vendre de moins en moins », constate t-il avec humour. L’immobilier en ces temps de crise est plus que jamais une valeur refuge, que ce soit pour les particuliers comme pour les collectivités.

11 % de l’activité

Les espaces en centre ville sont vendus et loués trop cher, contrairement aux espaces en périphérie qui sont vendus peu chers. Reste que les taux de vacances, environ 13 %, sont croissants dans les centres commerciaux et les consommateurs se tournent vers les drive et les enseignes de type Carrefour city. Les GMS ne représentent en effet que 11 % de l’activité commerciale.
« Nous aimons nos commerces avec passion mais c’est de plus en plus difficile », reconnaît Pascal Cressent, qui dirige l’Hyper U d’Abbeville. L’union commerciale du Crotoy, 65 adhérents, vient de sortir un CD de photos avec une chanson pour promouvoir la baie de Somme et les commerçants. Le projet, d’un coût à 5 000 euros, a été financé par les commerçants. Un DVD est également en préparation.
Hubert Demortain tient une quincaillerie à Rue. Il s’est lancé dans la vente en ligne de produits insolites ou rares comme des moules à gâteau battu, des hachoirs à viande (manuel) ou des fauchettes pour salicornes : « Le commerce change car les gens deviennent de plus en plus exigeants. Ils achètent beaucoup au détail. Ils savent qu’en venant chez nous ils trouveront ce qu’ils veulent. Nous ne vendons plus de poêles à charbon… Nous avons dû nous adapter et nous tourner vers la quincaillerie. »