Le pacte de responsabilité et de solidarité expliqué

plusieurs dizaines de personnes ont assisté à la pépinière énergies renouvelables d’Oust-Marest à la présentation du pacte de responsabilité et de solidarité qui a notamment pour objectif de créer de l’emploi. A son terme, peu ont posé des questions. Des craintes ont été soulevées.

Les intervenants ont eu du mal à convaincre.
Les intervenants ont eu du mal à convaincre.
Les intervenants ont eu du mal à convaincre.

Les intervenants ont eu du mal à convaincre.

Ce pacte se situe dans le cadre d’un début d’amorce de reprise, a commenté Jean- Claude Geney, sous-préfet d’Abbeville, maître de cérémonie de cette présentation du pacte de responsabilité et de solidarité qui rassemblait aussi des représentants de l’Urssaf, de Bpi France, de la Dirrecte, du Pôle emploi. Le chômage est extrêmement élevé au niveau national et en Picardie il est supérieur de deux points par rapport au niveau national. Il y a 12 % de demandeurs d’emplois en Picardie Maritime soit 11 000 personnes. »

Accélérer la création d’emplois

Pour lui, le pacte repose sur deux piliers. Le premier étant d’accélérer la création d’emplois, de consolider les emplois existants en favorisant la compétitivité. Le second a pour but d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages. Toutes les entreprises sont concernées quelle que soit leur taille. Plus de 60 % des allègements sont prévus par le pacte en 2015 à destination des petites et moyennes entreprises. Les travailleurs indépendants sont aussi concernés. Dans le bassin d’emplois de la Picardie Maritime, 4 233 entreprises peuvent déposer des demandes dont 3 623 micro-entreprises et PME, les 594 entreprises de taille intermédiaire et 16 grandes entreprises. «Le CICE fait baisser le coût du travail, a assuré le sous-préfet. Il bénéficie à toutes les entreprises soumises à l’impôt et employant des salariés. Il est assis sur les rémunérations versées aux salariés au cours de l’année civile et n’excédant pas 2,5 fois le Smic brut. Le taux est de 4 % en 2013, porté à 6 % en 2014. Le CICE se calcule par année civile.» Concrètement, une TPE de 20 salariés dont 10 gagnent le Smic et 10 gagnent deux fois le Smic enregistre un total sur un an de 513 120 euros. Son crédit d’impôt sera équivalent à environ 6 % de la masse salariale brute, soit 30 790 euros que l’État va lui rembourser. Cette somme peut lui permettre par exemple d’embaucher un autre salarié au Smic ou d’investir dans du matériel. À partir de janvier 2015, un employeur ne paiera plus de cotisation de sécurité sociale pour un salarié touchant le Smic. Au 30 mai, plus de 100 000 entreprises ont déjà bénéficié d’1,4 milliard d’euros en allègements d’impôts. À la même date, en Picardie, près de 3 000 entreprises ont vu leur charge fiscale d’IS réduite globalement de 27 millions d’euros. Au plan régional, 311 entreprises ont été pré financées pour 15 millions d’euros au titre du CICE 2013 et 105 pour 10 millions au titre du CICE 2014, les préfinancements sont été, très majoritairement, assurés par BpiFrance : « Nous pouvons préfinancer le CICE à hauteur de 85 %, a présenté Sébastien Rolin. Nous proposons le renforcement de la trésorerie par la garantie sur le fonds, le renforcement de comptes au court terme, le financement jusqu’à 100 % des créances des grands donneurs d’ordre publics et privés.» La contribution sociale de solidarité des entreprises sera progressivement supprimée d’ici à trois ans. Le taux de l’impôt sur les société de 33,33 % aujourd’hui sera ramené à 28 % en 2020. Concernant la simplif ication de la vie des entreprises, à noter par exemple, la déclaration unique pour créer une entreprise ou la simplification de la feuille de paie. Au ter me de cette présentation, des chefs d’entreprises ont évoqué leurs craintes quant aux règles qu’ils jugent trop nombreuses. D’autres ont jugé ces mesures insuffisantes et enfin, après une mauvaise expérience de redressement fiscal suite à des aides perçues, un intervenant s’est montré plus que frileux. « Sans dialogue, on arrive à rien », a répondu le sous-préfet, invitant chacun à prendre contact avec des services présents : « ça ne peut être que du gagnant gagnant.»

Des secteurs qui se portent bien

Nucléaire, éolien, verre… ces trois secteurs se portent bien. «  Il ne faut pas désespérer, il y a encore de beaux projets industriels et des marchés pour les entreprises locales », affirme Bernard Martel, président de la chambre de commerce et d’industrie littoral normand picard. En marge de la présentation du pacte de responsabilité et de solidarité ,il a tenu à mettre en lumière ces trois secteurs. Ainsi, Jean-François Jeannu, responsable de la politique industrielle chez EDF a évoqué l’imposant chantier de modernisation qui va toucher la centrale de Paluel. Celle de Flamanville devrait suivre. Un site internet www.ccibusiness-normandie.fr a été créé. Il compte près de 1 300 membres. Il permet aux entreprises d’accéder aux grands projets d’investissements indus- triels dans les domaines des énergies renouvelables, marine, fossile et nucléaire. Car dans le domaine de l’éolien, les marchés s’annoncent conséquents en particulier avec la construction des deux parcs offshore qui devrait débuter fin 2016. 80 % des pièces des éoliennes sont sous-traitées. Une aubaine pour les industries. Quant à David Shan, le vice-président de SGD Group, il a présenté le projet de construction de l’unité pharmaceutique qui sera opérationnelle fin 2015 sur la zone d’activités du Gros Jacques. Le but est de séparer l’activité pharmacie et l’activité parfumerie cosmétique qui restera à Mers-les-Bains. SGD compte 1 100 salariés à Mers. 300 partiront dans la nouvelle unité. L’investissement sera de 50 millions d’euros.