Le pavillon du commerce de détail est en berne

En octobre 2012, la CCIT de l’Aisne a enquêté auprès de 211 commerçants axonais. Les chiffres d’affaires du commerce de détail étaient alors au plus bas, ainsi que les perspectives de reprise. Les consommateurs aujourd’hui limitent leurs achats pour pouvoir épargner, réflexe général contre la crise économique.

La morosité générale n’incite pas les commerçants à investir.
La morosité générale n’incite pas les commerçants à investir.

 

La morosité générale n’incite pas les commerçants à investir.

La morosité générale n’incite pas les commerçants à investir.

Les chiffres d’affaires atteignent leur plus bas niveau depuis 2009 ! », tel est le titre de l’enquête de la Chambre de commerce et d’industrie territoriale (CCIT) de l’Aisne effectuée du 15 au 29 octobre 2012 auprès de 211 commerçants du département, un panel très représentatif du commerce de détail comprenant quelques grandes surfaces.
« Près de 43 % des commerçants interrogés témoignent d’une baisse de leur chiffre d’affaires et 26 % une hausse, soit une situation comparable à celle de février 2009 », constatait à l’issue de son enquêter la CCIT. Rien n’a véritablement changé depuis dans le commerce de détail axonais.
Dans les commerces d’alimentation, par exemple, les consommateurs axonais ont acheté moins de pâtisseries et moins de viandes. Ils ont choisi en priorité les marques des distributeurs. Dans l’alimentation axonaise le constat de la baisse du panier moyen est général. Les affaires n’ont pas été florissantes au cours du dernier trimestre de 2012 dans bien d’autres secteurs du commerce de détail : la réparation automobile (pas de visibilité pour le semestre), l’équipement de la personne (fortement dépendant des conditions météo), l’équipement de la maison (reports des achats par les ménages), la culture et les loisirs (8 interrogés sur 10 déclare une chute de leur CA) et les agences immobilières (deux agences sur trois en baisse).

Manque de pouvoir d’achat
Si le secteur de la santé, beauté, coiffure et celui des commerces de fleurs et des jardineries se sont plutôt maintenus (grâce d’ailleurs à la perspective des fêtes de fin d’année), « la situation des barstabac a continué à se dégrader » (hausse des prix des cigarettes et diminution de la consommation d’alcools). Quant à la situation des restaurateurs, les interrogés témoignent d’un ralentissement de leurs activités en octobre 2012, coup de frein qui perdure aujourd’hui. Idem quant à la situation du secteur hôtelier, fortement dépendant dans l’Aisne de l’activité économique départementale.
En Octobre 2012, les commerçants interrogés par la CCIT de l’Aisne voyaient dans le fort ralentissement de leurs activités l’effet du manque de pouvoir d’achat des ménages, jugé comme le facteur principal de la morosité ambiante. D’autres facteurs économiques y ont contribué : plans sociaux, taux de chômage élevés, médiatisation de la crise, etc.
« Dans ce contexte, précise la CCIT, on observe un repli de la consommation au profit de la constitution d’une épargne de précaution. Un certain attentisme, voire scepticisme, est également perceptible chez les dirigeants interrogés, face aux mesures du nouveau gouvernement pour redresser l’économie nationale. »

Les banques se durcissent
Evidemment, le ralentissement des activités du commerce de détail n’a pas incité ses acteurs à investir dans leurs établissements. « Les programmes d’investissement maintenus, note la CCIT, sont majoritairement liés à des obligations règlementaires. » Et en octobre 2012, 43 % des commerçants interrogés déclaraient une baisse de leur trésorerie. Et beaucoup d’entre eux constataient le renforcement des conditions bancaires de facilité de caisse et une dégradation de leurs relations avec leur banque.
Malgré la morosité, l’emploi du commerce de détail dans l’Aisne est resté relativement stable. L’an passé au quatrième trimestre, les suppressions d’emplois ont frappé surtout les agences immobilières et le secteur commercial de la culture et des loisirs.