Le ras-le-casque de la Fédération française du bâtiment

Devant la préfecture à Laon, les entreprises d la FFB ont déposé des centaines de casques de chantiers.
Devant la préfecture à Laon, les entreprises d la FFB ont déposé des centaines de casques de chantiers.

 

Devant la préfecture à Laon, les entreprises d la FFB ont déposé des centaines de casques de chantiers.

Devant la préfecture à Laon, les entreprises d la FFB ont déposé des centaines de casques de chantiers.

Selon la FFB en Picardie, présidée par Hubert Callec, le secteur du bâtiment réunirait 8 979 entreprises employant quelque 30 622 salariés. Ce secteur déterminant de l’économie régionale rassemble plus de 12 % des entreprises et 8 % des entreprises de Picardie.
Du fait des conséquences de la crise économique, nombre de collectivités locales et d’établissements publics ont réduit de façon drastique leurs programmes de constructions neuves et reconversion de bâtiments anciens et de rénovation de l’habitat existant.
Or la construction publique représente 40 % du chiffre d’affaires des entreprises du bâtiment en Picardie. Le ralentissement de l’activité du secteur (4% à 5 % en 2012) est aussi fortement ressenti dans la construction privée (30 % de ventes en moins parmi les promoteurs en France).
Dans l’Aisne par exemple, département le plus affecté par le ralentissement économique, le secteur d’activités couvert par la FFB aurait perdu depuis le 1er janvier 2010 quelque 1 600 emplois salariés (hors intérim). Il faut ajouter à ce total, 200 emplois non-salariés perdus dans les trois années considérées.

Les trésoreries exsangues
« Le niveau d’activité est très bas, considère Ginette Platrier présidente de la FFB dans l’Aisne (230 entreprises adhérentes, 4 300 salariés) dans une récente note de conjoncture. Le léger regain d’activité du printemps n’a pas duré. Les carnets de commandes restent à un faible niveau tant pour le public que pour le privé. La situation est très hétérogène (selon les métiers et les secteurs géographiques). La visibilité est très faible et conduit à une prudence forte. » Visibilité si réduite qu’elle a provoqué une colère jugée légitime parmi les chefs d’entreprises du bâtiment, estimant que les pouvoir publics n’ont pas tenu compte de leurs avertissements en 2012.
Et récemment, sous le slogan « trop, c’est trop », la FFB a rassemblé ses troupes aux grilles des préfectures de Picardie pour y déposer des centaines de casques de chantier symbolisant leurs emplois perdus.
Ras-le casque donc du ralentissement de la construction dans les trois départements picards. A ce surcroît d’amertume, les chefs d’entreprises que réunit la FFB ajoutent notamment le problème de l’application dans leur secteur de la loi de modernisation de l’économie.
Les entrepreneurs paient leurs fournisseurs à 45 jours. « Mais nos donneurs d’ordre étalent de plus en plus leur paiements, d’où des trésoreries exsangues » souligne Ginette Platrier. La FFB reproche de plus aux banques « leur frilosité » quant aux réaménagements des découverts et s’interrogent tout haut sur le bien-fondé d’offre de marchés publics « anormalement basse » bénéficiant à des entreprises extérieurs aux départements picards.

Quatre propositions sur la table
Bref, la FFB, « pour pallier les difficultés actuelles et tenter de résoudre la crise du logement », a déposé sur les bureaux des préfets picards quatre propositions qu’elle juge « indispensables à la relance. »
En premier lieu, elle réclame l’abaissement à 5 % du taux de TVA appliqué à la construction sociale et aux travaux de rénovation. En second lieu, elle demande « la sortie du secteur du bâtiment du régime de l’auto-entrepreneur. »
La FFB propose aussi « l’élimination des offres anormalement basses dans les marchés public » et « la réduction de la durée de détention d’un bien immobilier pour être exonéré de la plus-value ».