L’éco-quartier du village a pris du retard

Lancé fin 2011, le lotissement formé d’un éco-quartier de Cressonsacq dans l’Oise est au point mort. En cause, la perte des deux entreprises qui devaient réaliser les seize maisons en bois. Le maire, à l’initiative de ce projet, et le promoteur immobilier doivent repenser le projet.

Normalement, seize maisons de ce type auraient dû sortir de terre en l’espace de deux ans.
Normalement, seize maisons de ce type auraient dû sortir de terre en l’espace de deux ans.

 

Normalement, seize maisons de ce type auraient dû sortir de terre en l’espace de deux ans.

Normalement, seize maisons de ce type auraient dû sortir de terre en l’espace de deux ans.

Le chantier est pour l’instant à l’arrêt. Et nul ne sait avec précision quand il repartira. Jacques Kalfon, patron de Sofidef, le promoteur du projet, souhaite voir les travaux reprendre au mois de septembre. « Nous nous heurtons à des problèmes économiques avec les entreprises », explique Jean-Jacques Potelle, maire du petit village de Cressonsacq où le nouvel écoquartier doit se monter. Deux entreprises, normalement en charge du montage des seize maisons en bois, ont abandonné le projet. « L’une a déposé le bilan et l’autre est partie sans laisser d’adresse », signale Jacques Kalfon.

Au coeur du village
Le projet de lotissement a certes pris du plomb dans l’aile, mais reste toujours d’actualité. Né en 2011, ce lotissement se voulait novateur. L’édile du village de 438 habitants souhaitait y voir naître un éco-quartier pour changer des éternels lotissements de maisons en crépi. Le but était donc de voir naître un quartier totalement autonome sur le plan énergétique notamment, en y intégrant les nouvelles exigences techniques et un aspect architectural très développé. Ce futur quartier devait se trouver en plein coeur de la ville et permettait de rénover des anciennes fermes aujourd’hui à l’abandon. « Les éco-quartiers en milieu rural sont très rares. L’objectif au départ est de redonner une nouvelle économie rurale », observe Jean-Jacques Potelle. L’utilisation des friches agricoles et de ces anciennes fermes devaient servir de point de départ pour faire repartir l’économique du bourg.
Le chantier est donc lancé début 2012. Une maisontémoin naît, mais c’est désormais la seule à être debout, au grand dam de Jacques Kalfon. « Les entreprises que nous avons trouvées se sont avérées fragiles. Nous bricolons avec des artisans. C’est assez complexe », confie-t-il. D’autant que les projets d’économie d’énergie n’ont pas pu être menés à bien. L’idée première était de mettre en place une chaufferie utilisant les déchets végétaux. « Economiquement, l’idée n’était pas viable et nous ne pouvons pas les utiliser alors que cela aurait permis de valoriser l’agriculture », se désole le promoteur. L’utilisation a aussi dû être revue à la baisse car elle consommait trop d’énergie et ne permettait pas aux maisons d’être des bâtiments basse consommation. Et impossible de faire venir du gaz dans une commune qui est dépourvue de réseau gazier. Ces entraves ont nui à la commercialisation du projet. En l’espace de deux ans, près de 150 personnes avaient contacté le promoteur. Une cinquantaine d’entre elles avaient montré un intérêt pour acquérir une maison dans ce nouveau lotissement, mais aucun client effectif n’en est ressorti à cause de ces différentes difficultés.

Nouvelles entreprises
Une nouvelle réflexion est lancée pour repenser entièrement le projet. « Faire des maisons en bois, cela me semble exclu », annonce d’emblée Jacques Kalfon. Un projet de maisons en brique et bois ou des maisons BBC avec un parement en bois est en gestation. La terrasse végétalisée reste d’actualité, mais il faut déjà retrouver des entreprises capables de mener le projet à bien. De plus, dans l’esprit de Jean-Jacques Potelle, ce lotissement devait également servir à accueillir des logements sociaux. « Nous nous heurtons aux élus et aux habitants pour leur faire comprendre que nous ne voulons pas ramener la misère », explique-t-il. Dans le même temps, il souhaite absolument que ce chantier puisse créer un renouveau économique et voir la vie repartir dans son village, grâce à une activité sociale.