L’entreprenariat féminin à l’honneur

Pour Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie, « une femme qui entreprend le fait de façon plus sûre ».
Pour Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie, « une femme qui entreprend le fait de façon plus sûre ».

Une table-ronde réunissant différentes actrices de la vie économique locale a eu lieu le 8 mars à la mairie d’Amiens, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme. Toutes étaient venues témoigner de leur parcours entrepreneurial.

Le ciména Gaumont, le parc zoologique, la CCI, les tribunaux de commerce et administratif, le Zenith, la chambre des métiers de la Somme, celle de l’agriculture… toutes ces grandes institutions ou structures locales ont comme point commun d’être dirigées ou présidées par des femmes. « Il y a également Madame la préfète, Madame la députée… et Madame le maire », s’est amusée Brigitte Fouré, maire d’Amiens, pour introduire la table-ronde dédiée à l’entreprenariat au féminin organisée le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Manque de confiance en elles

Si les femmes sont plutôt bien présentes dans le paysage politique et économique local, c’est moins le cas au niveau national. « Sur le plan démographique, les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes. Mais elles ne représentent que 35% des entrepreneurs en France », regrette Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie et dirigeante de Fany Style. Celles-ci disposent pourtant de très bonnes ressources pour réussir : « Une femme qui entreprend le fait de manière plus sûre, c’est du pain béni pour les banquiers. Mais elles ont aussi les défauts de leurs qualités car en gérant leur budget comme de bonnes mères de familles, elles prennent souvent moins de risques que les hommes. » Des propos qui rejoignent ceux Claudine Jacob-Ternisien, directrice d’Initiative Somme France Active Picardie, association d’aide à la création d’entreprise, qui affirme que la pérennité des sociétés portées par des femmes est plus grande que celle des hommes. Les chiffres avancés par Brigitte Ferry, témoignent du principal frein que rencontrent les femmes, à savoir, le manque de confiance en elles. « Sur les 220 couvés du territoire, les deux tiers sont des femmes », précise la présidente de BGE Picardie. « Mais ce n’est pas une fatalité car 80% d’entre elles créent leur société à l’issue de ce parcours ».

De l’audace et du réseau

Interrogée sur l’accompagnement qui est proposé aux femmes, Brigitte Ferry répond qu’il n’existe pas « de dispositif leur étant particulièrement destiné ». « Nous ne sommes pas là pour faire de la discrimination mais pour donner des coups de pouce afin de les aider à croire davantage en elles. Cela passe notamment pas des outils tels que Activ’Créa, qui permet de prendre le temps nécessaire avant de se lancer dans son projet », poursuit la présidente de BGE Picardie. Pour Fany Ruin, le secret de la réussite passe également par l’audace et le réseau : « Il est impératif de s’entourer des bonnes personnes. » Des conseils qui valent aussi pour les hommes.