Les énergies renouvelables toutes voiles dehors

L’entreprise compte presque cinq ans de vie. Cinq ans après lesquelles le marché a beaucoup évolué. Les crédits d’impôts ont boosté le marché du photovoltaïque et des pompes à chaleur. Pour Fabrice Tournon, gérant de Sé +, le marché est aujourd’hui en crise. Il a préféré parier sur le long terme avec sa petite entreprise.

Fabrice Tournon prend son temps pour faire croître une entreprise qui s’occupe également du SAV pour le matériel de certains constructeurs.
Fabrice Tournon prend son temps pour faire croître une entreprise qui s’occupe également du SAV pour le matériel de certains constructeurs.

 

Fabrice Tournon prend son temps pour faire croître une entreprise qui s’occupe également du SAV pour le matériel de certains constructeurs.

Fabrice Tournon prend son temps pour faire croître une entreprise qui s’occupe également du SAV pour le matériel de certains constructeurs.

Ne pas aller trop vite : Fabrice Tournon n’est pas prudent mais il prend son temps pour mener sa petite entreprise à bien et aussi loin que possible. Pour l’instant, les choses ne vont pas trop mal. Sa Sarl de trois employés, Sé +, est devenue une des spécialistes dans l’installation de pompes à chaleur dans le Noyonnais et même au-delà. En dépit de la crise qui touche durement la Picardie, il a réussi à stabiliser et même à consolider un métier qui souffre d’une très mauvaise image aujourd’hui. « Je travaille sur la qualité », assène le chef d’entreprise.

Travailler le bouche à oreille
Il a lancé son affaire en 2008. « Cela paraissait cohérent de démarrer avec l’essor des pompes à chaleur », explique-t-il. Sé + s’installe dans la pépinière d’entreprises de Passel et commence son travail. A l’époque, « il y a eu un boum, un effet de mode et des subventions qui ont bouleversé notre marché », poursuit-il. Loin d’être une bonne chose, selon lui, cela a eu pour conséquence de déséquilibrer l’offre, certains revendeurs n’hésitant pas à vendre avant tout le crédit d’impôts sur les énergies renouvelables avant de vendre des produits aujourd’hui encore très performants. « Cela a eu pour effet de faire connaître le produit et beaucoup ont fait comme si c’était nouveau alors que cela existe depuis 30 ans. » Plutôt que de rechercher le bénéfice facile, Fabrice Tournon, issu d’une formation dans le génie climatique, veut pérenniser une entreprise qui réalise aujourd’hui 200 000 € de chiffre d’affaires à l’année. « L’objectif est le bouche à oreille, en travaillant correctement, dans un souci de qualité », notet- il. Cela a permis d’obtenir la certification Quali’PAC pour l’installation des pompes à chaleur. En 2009, l’entreprise gagne également la certification QualiPV pour l’installation de panneaux solaires. Il a ainsi réalisé de gros chantiers comme une ferme axonaise sur laquelle ils ont posé près de 1 000 m² de panneaux photovoltaïques. Entretemps, le marché s’est effondré avec la crise et la fin de certaines subventions.

Un statut de station technique
« Les subventions ont dopé le marché. Ils en ont fait un produit financier alors que cela reste un produit technique », enchaîne-t-il. Aujourd’hui, grâce à son statut de station technique pour certains constructeurs, il répare les installations déficientes. Problèmes de raccordement ou autres fuites sur des pompes à chaleur font partie de son quotidien, même si l’installation de pompes à chaleur constitue 80 % de son chiffre d’affaires. Cela l’oblige aussi à faire preuve de pédagogie envers certains de ses clients réticents à investir entre 7 000 et 14 000 euros. « Cela fait partie du métier, des valeurs fondamentales pour travailler dans la confiance avec le client », indique-t-il. A lui d’expliquer qu’un tel investissement, bien réalisé, peut être rentabilisé en l’espace de quelques années et qu’il durera entre dix et douze ans. « C’est un produit qui doit être adapté à chacun », affirme-t-il.

Reste que la conjoncture est aussi difficile pour lui et cela a freiné certains de ses projets. S’il souhaitait embaucher un apprenti, il préfère patienter et poursuivre la consolidation de son édifice. Le bâtiment dans lequel son entreprise est nouvellement installée depuis six mois, rue du Faubourg-d’Amiens, doit également bénéficier de quelques travaux supplémentaires. Il espère reprendre rapidement sa marche en avant.