Les jeux sont faits pour Fort-Mahon-Plage

Après quinze ans d’absence, un casino a rouvert à Fort-Mahon-Plage. Il se situe en lieu et place de l’ancien. Il compte notamment 50 machines à sous et une table de black-jack. Le groupe Vinkings a investi 5 millions d’euros et créé 33 emplois. Pour la commune, c’est le jackpot assuré.

Le casino est coiffé d’une tourelle.
Le casino est coiffé d’une tourelle.

 

Le casino est coiffé d’une tourelle.

Le casino est coiffé d’une tourelle.

Le 1er juin, le casino de Fort-Mahon- Plage a réouvert ses portes. Inspirée d’un précédent datant de 1900, l’architecture se veut classe mais sobre. La petite tour sur le côté donne un ton romantique. «J’ai connu la fermeture de l’ancien, raconte Luc Leborgne, directeur général de Vikings casinos, qui compte huit établissements en France et ouvrira son dixième en 2014. Cela été un traumatisme. A l’époque, j’habitais Amiens. Je venais à Fort-Mahon tous les week-ends. Le casino marchait très bien. Un soir, la police des jeux a débarqué. Les machines à sous ont été saisies. Tout le monde pensait que ça rouvrirait vite, mais non. Je me suis promis de faire revivre un casino à Fort-Mahon. »

1 670 clients
Quinze ans plus tard, sa promesse et devenue réalité. La station balnéaire de 1 300 habitants (35 000 en été) a retrouvé toute son aura. Le groupe Vikings a été le seul à répondre à l’appel d’offres lancé par la commune. « Comme nous étions en début de période de crise, les autres opérateurs ont eu peur, ajoute Luc Leborgne. Pour nous, il y a un vrai potentiel. Dans le Calvados, il y a une machine à sous pour 500 habitants. Dans la Somme, il y en a une pour 12 500 habitants. Le premier week-end, nous avons été surpris par l’affluence. Le samedi, jour de l’ouverture, 1 670 clients se sont présentés alors que nous en attendions 500. C’est au-delà de nos espérances mais les gens ont envie de se sortir, de se distraire dans ce contexte de crise. »
Les paniers moyens sont d’environ 30 euros aux machines à sous. Le premier jour, pas moins de 150 000 euros de gains ont été distribués. Le casino compte 50 machines à sous et une table de black-jack. Le restaurant de 60 places, avec terrasse de 40 couverts, est enrichi de billards et d’un espace enfants. Des expositions, des séances de dédicaces d’artistes et des spectacles seront régulièrement organisés. Une carte de fidélité a même été mise en place pour permettre aux clients de remporter des cadeaux divers (parfumerie, high-tech…). Le but est d’amener le grand public à fréquenter les casinos, qui sont encore des lieux fermés : 90 % de la population ne joue pas.

10 % sur le chiffre d’affaires
Le casino de Fort-Mahon-Plage se développe sur plus de 1 000 m². Il occupe 33 salariés dont 90 % recrutés localement. A terme, ils devraient être 50. L’investissement est de 5 millions d’euros, engagés par la société Vikings. Il entrera dans le parc communal dans dix-huit ans. La mairie percevra un pourcentage de 10 % sur le chiffre d’affaires. D’ici deux ou trois ans, 25 machines à sous et une table de black-jack supplémentaires seront installées. Si le casino dépasse le chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros sur les 50 machines à sous, la société du casino devra construire un bowling de 6 pistes, sans doute vers 2015.
A Cayeux-sur-Mer, à 40 km, on fait grise mine. « Vu la conjoncture actuelle, on ne peut qu’être inquiets, explique Sabrina Blachère, co-associée du casino, l’un des rares indépendants en France. Il va y avoir sept casinos (ndlr : il y en a un au Tréport en Seine-Maritime, un à Mers-les-Bains, un a Berck et deux au Touquet dans le Pas-de-Calais). On va se partager la clientèle. Il va y avoir moins de joueurs, donc moins d’argent dans les machines à sous et moins de gains pour les joueurs…» Luc Leborgne estime au contraire que la concurrence va redynamiser les casinos. La municipalité de Fort-Mahon se frotte les mains. « C’est une aubaine pour l’emploi et pour la commune, assure Alain Baillet, le maire. Une trentaine de postes ont été créés. Le casino sera ouvert toute l’année. Les sommes que nous percevrons seront investies dans l’entretien de la station – trottoirs, plage, routes… –, sans toucher aux impôts. »