Logement atypique

Les tiny houses de l’Atelier hirondelle s’envolent aux quatre coins de la France

Comme l’hirondelle construit son nid avec précision en s’adaptant à son environnement, les micro-habitats atypiques de Vincent Gaillard, à Plailly, sont conçus sur-mesure.

Vincent Gaillard s’est lancé seul il y a un an. Aujourd’hui l’équipe compte une dizaine de personnes. (c)Mathilde Gaillard
Vincent Gaillard s’est lancé seul il y a un an. Aujourd’hui l’équipe compte une dizaine de personnes. (c)Mathilde Gaillard

Lorsque Vincent Gaillard a lancé l’Atelier hirondelle à Plailly, il y a un an, il voulait rompre avec la conception de l’architecte qui prévaut généralement dans les cabinets. « Ici, nous construisons des micro-habitats atypiques et audacieux », résume l’architecte de 28 ans. Et d’ajouter : « Nous sommes des architectes bâtisseurs ».

Tiny house sur roulettes, maison dans les arbres, habitat sur pilotis ou anciens containers aménagés, derrière ces logements originaux, conçus sur-mesure, se cachent un véritable état d’esprit. Mobiles, peu gourmands en espace, écologiques et autosuffisants en eau et en énergie. « Il s’agit d’une véritable philosophie, de la relation que l’on a à la vie et aux autres », souligne Vincent Gaillard.

Architectes et menuisiers travaillent de concert

« Le client fait partie de tout le processus. Il nous confie un budget et nous lui expliquons ce qu'il est possible de faire. Une de nos plus-values réside dans notre capacité à arbitrer sur quels postes l’argent doit aller », explique encore le gérant. L’atelier hirondelle s’occupe également des démarches administratives.

Entre la loi Alur, qui contient des dispositions relatives aux habitats non traditionnels, mobiles et démontables et les règles spécifiques aux caravanings, dont dépendent notamment les gens du voyage, le sujet est complexe. « On rencontre parfois une défiance dans ces domaines qui, je crois, n’est pas légitime. C’est un sujet à prendre à bras le corps et à envisager dans une réflexion architecturale globale, en prenant en compte les grands enjeux sociétaux et environnementaux. »

L’entreprise limite son empreinte carbone au maximum, notamment dans le choix des matériaux. (c) Aletheia Press / L. Brémont)

Les plans prennent ensuite vie dans l’atelier, séparé d’une simple cloison des bureaux. « Nous avons trois corps de métiers qui collaborent en permanence, ce qui est rarement le cas », souligne-t-il. Pour preuve, une véritable porosité existe entre la conception et la fabrication. « Si un architecte rencontre une difficulté, il fait un tour à l’atelier. Et les menuisiers sont consultés dans la phase de dessin ». D’ailleurs, l’équipe compte deux profils d’architectes qui se forment en menuiserie.

Maison secondaire, locaux professionnels…

De 10 à 50 m², pour un budget moyen compris entre 65 000 euros et 150 000 euros, ces micromaisons ont des utilisations variées et trouvent à s’implanter dans toute la France. Logement secondaire pour certains, pièce d’appoint pour d’autres, ils sont mêmes loués ou utilisés à titre professionnel, comme cabinet itinérant par exemple. Les établissements hôteliers, dont les agrandissements sont limités en raison d’un bâtiment classé Monument historique, font également appel à l’Atelier.

Diminuer son empreinte carbone est aussi une priorité pour l’entrepreneur : « Nous n’utilisons jamais du matériel qui a fait plus de 200 kilomètres. » Le bois, matériau de prédilection, est choisi massif pour éviter des phases de transformation et provient des forêts environnantes. Quant aux isolants, se sont du lin, du chanvre, du liège ou de la laine de mouton. L’aluminium est privilégié, si sa fabrication est gourmande en énergie, il est recyclable à l’infini. « Il faut sortir de l’acier et du zinc », souligne Vincent Gaillard.

Le concept séduit. Vincent Gaillard s’est lancé seul sur la base d’un auto-financement et son équipe compte aujourd’hui une dizaine de personnes. « Mon but est d’atteindre une quarantaine de salariés dans un à deux ans ».