Mobilité

Les transports doux ont la cote en région

Dans une étude dévoilée mi janvier, l'Insee révèle que les transports doux représentent près d'un quart des déplacements domicile-travail dans la région. C'est plus que la moyenne nationale.

(c)Adobestock
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En Hauts-de-France, 646 400 actifs parcourent une distance de moins de 5 kilomètres pour aller travailler, représentant 31% des trajets domicile-travail. C'est en moyenne 2,7 points de moins qu'en France de province. Comme ailleurs, deux tiers de ces trajets s'effectuent en voiture. L'utilisation des transports en commun y est légèrement moins fréquente (8,1% contre 9,2%). En revanche, 23% des actifs de la région, soit 146 900 personnes, optent pour les modes de déplacement doux comme la marche, le vélo ou la trottinette, une proportion légèrement supérieure à celle de France de province (22%). « Ces modes de déplacements sont principalement utilisés dans les grandes villes. À Lille par exemple, on compte 6,4% d'adeptes du vélo contre 4,6% ailleurs en région », précise Kévin Fusillier, chargé d'études à l'Insee. Malgré ce bon pourcentage, la ville de Lille ne se situe toutefois que 11e sur les 19 villes de plus de 150 000 habitants étudiées. Grenoble arrive en tête avec un taux de 17%. Grâce à un réseau bien développé, les transports en commun sont également très plébiscités dans la métropole lilloise : ils représentent 16% des trajets des actifs contre 8,1% au niveau national.

L'aire d'Amiens comporte des similitudes avec la métropole lilloise. « Les actifs y recourent souvent aux modes de déplacements doux (27%) et surtout au vélo (6%). Au sein d'aires moins peuplées, comme Abbeville, Arras et Saint-Quentin, la voiture prédomine plus largement (73% contre 68% en région) au détriment des transports en commun et surtout du vélo (3%) », poursuit Kévin Fusillier.

Plus de voiture chez les hommes

Les modes de déplacements diffèrent aussi selon les caractéristiques des usagers. L'enquête de l'Insee révèle par exemple que les femmes travaillent plus fréquemment à proximité de leur domicile. 16% d'entre elles parcourent moins de 2 kilomètres pour se rendre à leur travail, 3 points de plus que les hommes. « Grâce à cette proximité, elles sont également plus nombreuses à utiliser les modes de déplacements doux, notamment la marche, plébiscitée par 20% d'entre elles, contre 16% chez les hommes. Et à l'inverse, les hommes utilisent davantage la voiture (69% contre 67%) et le vélo (6,2% contre 3,3% chez les femmes) », indique le chargé d'études.

Selon leur catégorie socio-professionnelle, les actifs utilisent également des modes de transports différents. En Hauts-de-France, 10 % des employés et 11 % des cadres empruntent les transports en commun pour des trajets domicile-travail de courte distance, soit 2 et 3 points de plus qu’en moyenne régionale. Travaillant plus fréquemment dans les villes où se concentrent les activités de services, ils profitent d’un réseau de transport plus développé. Ils utilisent également davantage les transports doux. Ainsi, les cadres sont ceux qui se rendent le plus au travail en vélo (6,5% contre 4,6% en moyenne).

Les Hauts-de-France, 2e région des trajets domicile-travail les plus longs

Les actifs de la région parcourent en moyenne 17,6 kilomètres chaque matin pour aller travailler, soit 2,6 kilomètres de plus que la moyenne nationale. Une particularité qui s'explique en grande partie par l'attractivité de la Métropole européenne de Lille (MEL) au nord et de l'Île-de-France, au sud. « Ce phénomène est aussi dû à la grande qualité du réseau routier, avec la présence, notamment, de l'autoroute A1, un axe très prisé des automobilistes, qui sont particulièrement nombreux (82%) dans la région », précise Kévin Fusillier.