Les travaux publics ont besoin de main d’œuvre

Les Hauts-de-France sont traversés par 85 464 kilomètres de lignes électriques.
Les Hauts-de-France sont traversés par 85 464 kilomètres de lignes électriques.

La Fédération régionales des travaux publics (FRTP) a présenté une étude sur l’état des infrastructures et des réseaux dans les Hauts-de-France. Une majorité du patrimoine mérite un entretien, voire une réparation. Des travaux auxquels s’ajoutent de grands projets à venir. La recherche de main d’oeuvre devient alors urgente.

Emploi. C’est le terme qui a été le plus utilisé par l’assemblée en réponse à la question : « Quel mot représente l’industrie des travaux publics dans les Hauts-de-France ? », posée au cours de la présentation de l’état des lieux des infrastructures de la région, par la Fédération régionale des travaux publics (FRTP). « Cette réponse reflète la préoccupation de tous nos membres, autant quand ça va bien que quand ça va mal », réagit Bernard Duhamel, président de la FRTP Hautsde-France. La FRTP Hauts-de-France réunit 620 entreprises, ce qui représente près de 25 000 emplois. Mais tout comme les financements, la main d’œuvre n’est pas suffisante au vu du travail à accomplir au cours des prochaines années. Le président de la région Xavier Bertrand, présent à l’événement, en a conscience : « On va avoir besoin de revoir à la hausse le financement pour un entretien des routes. Il y a un décalage entre les besoins et les crédits accordés (…) Le challenge n°1 n’est plus de trouver les clients mais de trouver du personnel. »

70% des routes et autoroutes à entretenir

Selon Bernard Duhamel, le patrimoine des Hauts-de-France en termes d’infrastructures et de réseaux est en bon état. « Mais il faut faire du préventif, plutôt que passer au curatif dans trois à cinq ans », car une étude de la Direction interdépartementale des routes (DIR) indique que 70% des routes nationales et autoroutes non-concédées de la région méritent des travaux. En ce qui concerne les routes nationales, 31% ont besoin d’un simple entretien, et 10% demandent une réparation complète. Des chiffres qui reflètent la tendance nationale, comme en témoigne Bruno Cavagné, président de fédération nationale, également présent : « En six ans, la France a perdu cinq places sur le classement mondial de la qualité des infrastructures. Ce n’est pas attractif pour les investisseurs étrangers. » En plus des grands projets annoncés pour les prochaines années – tels que le canal Seine-Nord Europe, la liaison Creil-Roissy, ou encore le port maritime de Dunkerque -, la main d’œuvre devra donc être plus nombreuse pour renouveler les infrastructures déjà présentes. Un défi de taille puisque plus de la moitié des effectifs a plus de 45 ans. À l’échelle nationale, 4 400 départs en retraite sont prévus en moyenne par an sur 2018-2025.

Des bons outils de formation en région

Au total, 2 500 personnes devront être recrutées par an d’ici 2025. Pour grossir les rangs, les fédérations comptent sur les jeunes. « Le challenge, c’est de leur donner envie de travailler dans les travaux publics. C’est un beau métier d’utilité publique, on est fier de nos réalisations chaque jour, et notre travail est visible aux yeux de tous. Il y a plein d’avantages, d’ailleurs l’ascenseur social fonctionne très bien dans le secteur, on est facilement son propre patron. Puis ce sont des métiers non-délocalisables et non-remplaçables par des machines », indique Bruno Cavagné.

2 169 jeunes sont actuellement en formation initiale aux
travaux publics dans la région. Un engagement a été signé l’année dernière avec
la ministre du Travail Murielle Pénicaud, pour faire passer le nombre total
d’appentis de 8 000 à 12 000, en cinq ans, sur toute la France. En termes de
formation, la région est déjà bien lotie : les Hauts-de-France comptent à
Bruay-La-Buissière un des deux seuls lycées spécialisés en travaux publics de
France. De nombreux Centre de formation d’apprentis (CFA) se trouvent par
ailleurs en Picardie.