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Marc Lengrand, directeur régional de KPMG : « Il faut cultiver le sentiment d’appartenance à l’entreprise »

Le poste d’observateur que constitue la situation d’un grand cabinet comme KPMG (600 professionnels, 18 bureaux) donne à voir plus précisément le monde des affaires un an après la Covid. Tant pour elle-même que pour ses clients, les différentes phases de la pandémie ont montré une série d’événements contrastés. Échanges avec Marc Lengrand, directeur régional de KPMG.

Marc Lengrand, directeur régional de KPMG. ©KPMG
Marc Lengrand, directeur régional de KPMG. ©KPMG

Entre l’audit, la comptabilité, l’analyse, le conseil, l’administration, les questions sociales et le droit, les services de KPMG couvrent une partie essentielle de la vie de 9 000 entreprises clientes. Comme elles, KPMG s’est adapté aux nouveaux rythmes de travail. « Ça a changé nos façons de travailler mais pas tant que cela. Chez nous, tout le monde a son ordinateur et sa connexion. Ça a eu un effet d’accélérateur. Beaucoup chez nos clients et leurs besoins de communication digitale », explique Marc Lengrand, directeur régional de KPMG. Rien de surprenant.

Sur les mesures financières du Gouvernement, le directeur régional loue in fine le "quoi qu’il en coûte". « Au vu de la situation économique de certains de nos clients, les mesures ont été très fortes entre le fonds de soutien, le chômage partiel et les Prêts garantis par l’État. On a très peu de dépôts de bilan. Les aides ont clairement permis de passer la crise. Les entreprises qui étaient déjà en difficulté ont été mises sous perfusion. »

Panacher l’activité et s’adapter à la nouvelle génération

Jusque quand ? « On prévoit une fin d’année 2021 et un début 2022 plus compliqués malgré un rebond de la consommation. En 2020, les bilans auraient pu être plus dégradés. On voit, par exemple, que la distanciation a fait baisser les frais généraux et fait gagner de la productivité dans certains cas. On n’a pas constaté de différés de règlement entre fournisseurs et clients », ajoute-t-il. Passer le cap, c’est aussi changer de génération et conserver du présentiel : « Il faut cultiver le sentiment d’appartenance à l’entreprise, du collectif », prévient Marc Lengrand.

Si l’entreprise continue de recruter dans un secteur où la ressource humaine devient rare, elle le fait de manière digitale où elle fait preuve d’une diligence récompensée en 2015 par le Grand Prix des Digital e-Learning Awards grâce à un dispositif de formation certifiante : "Campus Arpège Web Suite", nouveau logiciel de production pour ses collaborateurs.

Pour ses clients, KPMG a également créé des outils d’audit à distance. Un an après le début de la pandémie, le pli numérique et digital est pris, et c’est un argument qui pèse pour faire entrer la nouvelle génération des professionnels du chiffre.

KMPG en chiffres

Leader dans les métiers du chiffre, le cabinet KPMG pèse aujourd’hui près d’1,2 milliard d’euros avec 220 bureaux en France, où travaillent 10 000 professionnels. Grâce à sa clientèle multiple (grands groupes, ETI, PME, TPE), l’entreprise répond à diverses problématiques. Dans la région, elle affiche un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros réalisé par ses 29 associés et ses 600 salariés.