NON-SALARIÉS : DES REVENUS PLUS ÉLEVÉS AU NORD DE LA FRANCE

Lucile Lefèvre et Cédric Charrier, fondateurs de la marque.
Lucile Lefèvre et Cédric Charrier, fondateurs de la marque.

Auto-entrepreneurs, entrepreneurs individuels (dont les professions libérales), gérants majoritaires de SARL… Les non-salariés représentaient un emploi sur dix en 2014. En France, ceux du nord, bien qu’ils soient moins nombreux, gagnent en moyenne plus que leurs homologues du sud, selon l’Insee.

Avec un revenu d’activité mensuel moyen de 2 510 euros en 2014, les non-salariés connaissent de fortes disparités de rémunération, notamment influencées par leur ré- partition géographique et leur localisation sur le territoire français. Ce revenu est significativement plus élevé dans le nord que dans le sud de la France, selon la dernière publication Insee Première. Dans les départements des Hauts-de-Seine et du Nord et Pas-de-Calais, le revenu moyen mensuel des non-salariés dépasse les 2 800 euros. À Paris, il avoisine plutôt les 3 700 euros mensuels (+47% par rapport à la moyenne nationale). En revanche, le revenu moyen est inférieur à 2 000 euros dans les départements du sud de la France, à l’instar des Hautes-Alpes, des Alpes de Haute-Provence, de la Dordogne, du Lot ou encore de l’Ariège. La répartition géographique des non-salariés est aussi caractéristique de leur niveau de rémunération : au nord-est de la France, on les retrouve occupant moins de 9% des emplois non-agricoles. La moyenne nationale étant de 10,1%. Au sud de l’Hexagone, les non-salariés, dont les revenus professionnels sont en moyenne plus bas, sont toutefois plus nombreux. Ils représentent près de 17% de l’emploi danses Alpes-de-Haute-Provence et 18,5% dans les Hautes-Alpes, en lien avec les activités saisonnières. Ainsi, dans les régions où les non-salariés sont moins nombreux, les revenus moyens sont aussi plus élevés.

DES DIFFÉRENCES SELON LES PROFILS

Le non-salariat comprend non seulement les indépendants “classiques” (entrepreneurs individuels ou gérants majoritaires de SARL), mais aussi les auto-entrepreneurs dont le revenu d’activité est en moyenne huit fois moins élevé que pour les premiers (soit 410 euros par mois, contre 3 260 euros). La proportion d’auto-entrepreneurs parmi les non-salariés comptabilisés tire donc le revenu moyen par département vers le bas, comme en Corse ou dans le Vaucluse, par exemple, où 28% des non-salariés sont des auto-entrepreneurs. Le secteur d’activité joue aussi un rôle sur la disparité des revenus entre non-salariés : les revenus mensuels sont plus élevés dans la santé et l’action sociale (5 640 euros) et significativement plus faibles dans les services aux particuliers (1 730 euros). Les professions libérales se démarquent avec des revenus nettement supérieurs à ceux d’autres non-salariés dans certains secteurs d’activité, comme les services aux entreprises et services mixtes, mais la tendance s’inverse lorsqu’il s’agit de la santé et de l’action sociale. On retrouve une forte représentativité des professions libérales et des non-salariés de la santé dans les départements aux revenus élevés du nord de la France. L’Institut de statistique indique par ailleurs, que de nombreuses caractéristiques individuelles déterminent la rémunération d’un non-salarié : le sexe (la rémunération d’une non-salariée reste significativement inférieure, à facteur égal, à celle d’un homme), l’âge (les non-salariés ayant entre 40 et 60 ans se démarquent avec des revenus plus élevés), l’ancienneté (synonyme d’expérience professionnelle, elle favorise la hausse du revenu), ainsi que d’autres critères “inobservés” (motivation, investissement, réseaux, options alternatives d’emploi). La corrélation entre les revenus les plus élevés et la moindre concentration géographique de non-salariés selon les départements ne saurait donc s’établir si simplement…