Industrie

O-Tech : la nouvelle école de production du Sud de l’Oise

Le projet d'école de production du Sud de l'Oise, financé par France Relance et soutenu par la société CMC (Constructions mécaniques de Chamant), Safran à Compiègne, Poclain à Verberie et l’UIMM (Union de Industries et métiers de la Métallurgie) est en bonne voie.

L’usinage aéronautique est à la recherche de nouveaux talents.©Safran
L’usinage aéronautique est à la recherche de nouveaux talents.©Safran

C’est décidé ! O-Tech est le nom de la nouvelle école de Production du Sud de l’Oise. Cette nouvelle école de production a été créée pour répondre aux difficultés de recrutement de la région dans le secteur de l’industrie et plus particulièrement ceux de l’usinage et la chaudronnerie. Il s’agit d’apporter un soutien éducatif et social en particulier pour des jeunes en situation de décrochage scolaire. Les formations s’adresseront aux élèves à partir de 15 ans pour dispenser des formations diplômantes et certifiantes de niveau CAP et première année de Bac pro dans le domaine de la production d’usinage et de chaudronnerie. D’autres dispositifs de formation complémentaires existants comme Proméo prendront ensuite le relais.

Pour Olivier Le Maire, market business manager de Poclain Industries, qui est chargé de piloter le projet dans le cadre d’un mécénat de compétences, « ces métiers sont méconnus des jeunes. Leur image doit être dépoussiérée et renouvelée. Les élèves seront aussi sélectionnés parmi ceux qui ont des difficultés scolaires, non pas sur leur dossier mais sur leur motivation. »

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Le nouveau logo de l'école.


Un projet multipartenarial

Le projet est porté par trois industriels du bassin en partenariat avec l’UIMM : Safran (aéronautique), Poclain (transmission), et CMC (mécanique industrielle) et une cinquantaine d’industriels seront également impliqués. Concrètement, les entreprises vont sous-traiter une partie de leur production pour permettre aux jeunes de se former aux métiers de l’industrie avec de vraies pièces. Les deux-tiers du temps de formation se déroulent en production. Si la capacité de l’école est de 60 jeunes, l’effectif de chaque classe est au maximum de 12 élèves, permettant une grande proximité avec les maîtres d’études, tous experts de leur profession.

Le projet est financé au tiers par l’État, au tiers par la région et au tiers par le chiffre d’affaires généré par la production. Au global, l’investissement industriel est de 2,2 millions d’euros dont 800 000 euros ont été octroyés par le Fond d’accélération des investissements industriels dans les territoires. O-Tech est d’ailleurs l’un des 20 lauréats qui en bénéficie dans la Région Hauts de France.

En ce début d’année 2021, O-Tech respecte son rétro-planning. Après le choix du nom, la prochaine étape devrait être la finalisation du site d’implantation près de Compiègne. Seul indice : ce sera en terrain neutre et non sur le site d’un industriel partenaire.

Qu’est-ce qu’une école de production ?

Créées à l’initiative des industriels pour répondre aux relocalisations industrielles, les écoles de production ont le statut des écoles privées techniques. « Le principe d’une école de production c’est de faire pour apprendre et de remplacer les notes par la satisfaction des clients », résume Olivier Le Maire. Déjà, 32 structures existent en France, une douzaine est prévue pour 2021, une centaine en 2028, dont 10 dans les Hauts-de-France. La relocalisation industrielle poussée par la crise sanitaire devrait leur donner un élan supplémentaire.