Thierry Baschet, le nouveau président de l'UIMM Picardie, veut séduire davantage les jeunes

Les métiers de la métallurgie ont du mal à recruter mais représentent pourtant un vivier d’emplois et un secteur économique puissant dans la région. Thierry Baschet, nouveau président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) Picardie souhaite mieux promouvoir ces métiers auprès des jeunes. Il est par ailleurs président de Promeo formation qui forme les futurs professionnels du secteur.

Thierry Baschet a succédé à Érick Maillet à la présidence de l’UIMM Picardie.
Thierry Baschet a succédé à Érick Maillet à la présidence de l’UIMM Picardie.

Du changement dans la métallurgie en Picardie. Depuis le 1er janvier, Thierry Baschet a succédé à Érick Maillet à la présidence de l’UIMM Picardie. Le Directeur général d’un site de Zehnder Group, entreprise leader en Europe des équipements de chauffage et de ventilation, implantée à Vaux-Andigny au nord de l’Aisne, est connu pour s’investir particulièrement dans la formation.

Il est ainsi président de Promeo formation depuis 2015. « Promeo formation, cela représente 3 000 apprentis en Picardie, c’est le 1er centre d’apprentis de l’UIMM en France et ce sont 28 000 salariés formés chaque année, resitue le nouveau président. Développer notre attractivité auprès des jeunes est important parce qu’aujourd’hui, les métiers de chaudronnier et d’usineur sont en tension et les entreprises ont du mal à recruter. Il faut mettre en valeur ces parcours de formation et ces métiers. »

Le secteur des métiers de la métallurgie est porteur et les projets dans la région ne manquent pas. « Nous avons en Picardie des entreprises dans l’équipement industriel, dans le machinisme agricole, dans la filière automobile, nous avons l’aéronautique avec Airbus Atlantic à Albert…, liste Thierry Baschet. Il y a aussi le projet du Canal Seine Nord Europe et dans le Nord-Pas-de-Calais les projets de création de trois gigafactories de batteries électriques. Nos centres de formation Promeo forment pour les industries de la métallurgie et pour les autres industries. »

« Un recrutement sur deux va être difficile »

Malgré toutes ces opportunités en cours et à venir, « un recrutement sur deux va être difficile », selon le président. L’UIMM développe des outils qui visent à donner une autre image des métiers du secteur. La Fabrik 4.0, une sorte d’usine mobile qui sillonne la région, pourrait bien susciter des vocations. « Nous y présentons une cinquantaine de métiers à des collégiens, des lycéens, des demandeurs d’emploi et nous y montrons comment nos métiers se digitalisent et comment on peut dessiner une pièce sur ordinateur », précise Thierry Baschet. Pilotage 3D, impression 3D, utilisation de mini robots, le métier montre son évolution loin de l’image de tâches répétitives, fatigantes et peu attractives. Depuis huit mois, la Fabrik 4.0 a touché 10 000 scolaires ainsi que 5 000 visiteurs grâce à un partenariat avec la Région et le rectorat.

L’UIMM a aussi participé avec d’autres acteurs de l’emploi, de la formation et des industriels à l’ouverture d’une école de production O’Tech à Compiègne en 2021. « Elle s’adresse en particulier à des jeunes sortis précocement du système scolaire et vise à les remettre dans le monde du travail en les accompagnant sur un parcours de deux ans pour préparer un CAP en chaudronnerie ou en usinage, détaille Thierry Baschet. Trois autres projets d’écoles existent à Vervins, Ham et Château-Thierry. » De quoi sûrement davantage répondre aux besoins de main-d’œuvre des entreprises dans les années à venir.

Inflation et coûts de l’énergie impactent le secteur de la métallurgie

Thierry Baschet rappelle le poids du secteur : 1 000 entreprises et 32 000 salariés œuvrent dans la métallurgie en Picardie, 70 000 salariés et 3 000 entreprises à l’échelle de l’ensemble des Hauts-de-France. Des industries frappées de plein fouet actuellement par l’inflation et plus encore par la hausse des coûts de l’énergie. « Cela a un impact sur la compétitivité de nos entreprises surtout quand on voit que l’Allemagne a fait le choix de beaucoup aider ses entreprises, explique le président. Certaines entreprises pourront répercuter l’impact de la hausse des énergies sur les prix, d’autres non. Cela crée une forte inconnue pour l’année 2023. Nous avons l’exemple, en dehors de la Picardie, de fonderies et de verreries qui ont fait le choix de stopper leur activité. »

L’UIMM promet de continuer à jouer son rôle d’alerte auprès des pouvoirs publics et d’aider le plus possible ses entreprises adhérentes. « Nous avons un réseau, un rôle de conseil et d’accompagnement pour faire en sorte que les entreprises passent la crise et soient bien au courant de l’ensemble des dispositifs auxquelles elles auraient droit », précise le président.