Un Fisac en Picardie verte

La communauté de communes de la Picardie verte va lancer en début d’année un fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac) à destination des artisans et commerçants. A cette occasion, nous avons réalisé un tour d’horizon de la santé économique de cette communauté de communes riche de 89 communes – cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en- Beauvaisis et Songeons – et de 915 artisans et commerçants. Entretien avec Jean-Pierre Heu, maire de Sommereux et vice-président de la communauté de communes en charge de l’économie et du développement durable.

Jean-Pierre Heu est le vice-président de la communauté de communes de la Picardie verte en charge de l’économie et du développement durable.
Jean-Pierre Heu est le vice-président de la communauté de communes de la Picardie verte en charge de l’économie et du développement durable.

 

Jean-Pierre Heu est le vice-président de la communauté de communes de la Picardie verte en charge de l’économie et du développement durable.

Jean-Pierre Heu est le vice-président de la communauté de communes de la Picardie verte en charge de l’économie et du développement durable.

Picardie la Gazette : Comment se porte l’activité économique de votre secteur ?
Jean-Pierre Heu : Ça va. Il n’y a pas eu de fermeture d’entreprises. Saverglass – 1 130 salariés – à Feuquières est notre fleuron. Elle est sortie de la crise et recrute. Nous comptons d’autres belles entreprises comme Frévial à Formerie qui compte 221 personnes, Kindy à Moliens qui emploie 161 salariés ou Bigard à Formerie qui occupe 106 personnes. Notre autre trésor ce sont nos 915 artisans et commerçants : 915, c’est quand même beaucoup ! On essaie de faire des choses pour eux. Oise- Ouest initiative tient des permanences à notre siège de Formerie. Créateurs ou repreneurs peuvent bénéficier de prêts d’honneur à taux zéro. Il est difficile pour des commerces de centre-ville comme à Grandvilliers ou à Formerie de s’installer ou de perdurer car les loyers sont exorbitants. Certains propriétaires demandent 1 000/ 1 200 euros par mois.C’est une erreur car non seulement les commerçants ne tiennent pas mais en plus les propriétaires ne retrouvent pas de locataires.

P. L. G. : Vous êtes en train de plancher sur le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce…
J.-P. H. : Oui, c’est notre grosse opération 2013-2016 pour aider l’artisanat et le commerce. Accessibilité aux handicapés, rénovation de vitrines, sécurité des vitrines, achat de matériel professionnel… Les aides pourront atteindre 40 % (ndlr : 20 % Etat et 20 % communauté de communes), jusqu’à 75 000 euros de travaux. L’association des commerçants de Grandvilliers est en attente du Fisac. Il y a aussi des besoins en rénovation sur Formerie. Les commerçants n’ont pas les moyens de réaliser les travaux et ils ne rendent pas forcément compte qu’il y en a besoin. Dès la fin de l’année, nous allons commencer à communiquer. Nous devrions traiter 25 dossiers par an. Le Fisac c’est aussi des aides directes pour l’amélioration de la signalisation, pour la mise en place de chartes de communication et architecturales.

P. L. G. : Qu’a révélé l’étude préalable au Fisac ?
J.-P. H. : Elle a révélé qu’il fallait soutenir le renforcement quantitatif et qualitatif d’une offre diversifiée sur les pôles d’ancrages principaux que sont Grandvilliers, Songeons, Formerie et Marseille-en-Beauvaisis afin de réduire les évasions et de conforter l’emploi local. Il est aussi essentiel de pérenniser une offre de services de proximité et de renforcer le lien entre le territoire et ses habitants, et en particulier améliorer la lisibilité de l’offre et faire connaître l’offre locale aux nouveaux habitants.

P. L. G. : Vous préparez un guide…
J.-P. H. : Oui, nous allons éditer un guide économique et pratique présentant tous les artisans et commerçants de la communauté de communes de la Picardie verte ; 17 000 exemplaires seront distribués dans tous les foyers en début d’année prochaine.

P. L. G. : Avez-vous des projets en termes de zones d’activité ?
J.-P. H. : La zone d’activité de Grandvilliers est pleine. Six commerçants y sont installés. Ils bénéficient d’un contrat de location-vente. Deux vont acheter dès janvier 2013. Trois entreprises sont implantées sur la zone de Formerie. Il n’y a plus de place. Mais 30 000 m² de terrains viabilisés avec eau et électricité sont disponibles sur la zone de la voie de la Renette à Feuquières. Ils sont commercialisés au prix de 8 euros le mètre carré. Logistique, tertiaire, commercial…, nous sommes ouverts à tous les projets. Ce n’est pas facile en ce moment de trouver des amateurs. De plus en plus d’entreprises veulent des bâtiments clés en main mais il est difficile de bénéficier d’aides de la part du conseil régional. Il nous faut nous rapprocher d’abord du conseil général. Via le schéma de cohérence territoriale, nous allons essayer de créer une quatrième zone d’activité dans le sud de notre territoire. Nous espérons aussi beaucoup du possible passage à deux fois deux voies de la nationale entre Neufchâtel et Beauvais. Et puis nous trouvons dommage de ne pas pouvoir bénéficier du dispositif lié aux zones franches.