Une nouvelle année de baisse des recrutements pour les cadres

Après une année 2013 difficile, le marché de l’emploi cadre en Picardie se redresse mais devrait continuer à s’orienter à la baisse.

Une nouvelle année de baisse des recrutements pour les cadres

Le bilan de l’année 2013 est peu reluisant pour l’emploi cadre en Picardie. Les entreprises n’ont recruté que 3 060 cadres, soit une baisse de 13% par rapport à 2012. Au total, ce sont 4 060 postes de cadres qui ont été pourvus puisque 1 000 ont été le fait de promotions internes.
Sur l’ensemble de l’année, la création nette d’emplois a été de l’ordre de 340 emplois cadres, soit une très forte diminution par rapport à 2012. En 2013, la région Picardie suit une tendance parallèle par rapport au niveau national puisque les entreprises n’ont recruté que 163 400 cadres soit 10% de moins qu’en 2012.

Nouvelle baisse en 2014
En 2014, le recrutement de cadres au sein de la région Picardie devrait suivre également une tendance à la baisse. Les entreprises prévoient de recruter entre 2 810 et 3 120 cadres sur l’ensemble de l’année, soit une valeur comprise entre -8% et +2% de variation par rapport à 2013.
Pour procéder à une analyse fine de l’emploi cadre, il s’avère intéressant de mettre en exergue les fonctions, les secteurs et les niveaux d’expérience qui domineront la politique de recrutement des cadres en 2014.
La ventilation des résultats issus de l’enquête menée par l’APEC indique que 25% des embauches de cadres seraient réalisées dans la fonction commerciale, 20% dans la fonction études R&D et 19% dans celle de l’exploitation tertiaire. Alors que les trois secteurs qui occupent la plus grande part des recrutements seraient les services avec 51% des embauches de cadres, l’industrie avec 30% et le commerce avec 14%. Comme pour les années précédentes, les cadres confirmés de 6 à 15 années représenteraient la part majoritaire avec 40% des recrutements devant les jeunes cadres qui seraient une cible privilégiée par les entreprises avec 26% des recrutements. Alors que les débutants représenteraient une moindre part, soit 21% du total des recrutements.

L’Oise plus optimiste
Malgré une orientation à la baisse du marché de l’emploi cadre, le niveau de confiance des entreprises picardes se révèle bon et est même supérieur à celui constaté au niveau national, mais reste très relatif. Il suffit d’observer l’évolution de leurs effectifs cadres pour s’en persuader. Ainsi, elles sont 8% à anticiper une augmentation de leur effectif cadre, 5% à le réduire alors qu’au niveau national, 6% des entreprises envisagent de le réduire et 8% également prévoient de l’augmenter.
Alors qu’au niveau départemental, l’Oise est plus optimiste que la tendance nationale : 12% de ses entreprises prévoient d’augmenter la taille de leurs effectifs.
Néanmoins, il est important de noter qu’en 2014, le marché de l’emploi cadre en Picardie marque une rupture de tendance par rapport au niveau national. Les entreprises devraient recruter entre 163 500 et 171 200 cadres, soit une évolution comprise entre 0% et jusqu’à +5%. Cette stabilité du marché pourrait être la résultante d’une baisse substantielle de 10% des recrutements de cadres en 2013.
Selon, Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec, « après une année 2013 durant laquelle les recrutements de cadres ont connu une baisse significative de 10%, 2014 devrait être une année de stabilité. Cependant, le marché est resté créateur d’emplois cadres avec 15 000 nouveaux postes sur l’année écoulée. » En définitive, l’année 2014 ne sera pas marquée par une relance exponentielle du recrutement de cadres, cette perspective reste encore très éloignée. Au mieux, on connaîtra un marché stable au niveau national après une année de baisse conséquente. La région Picardie devrait suivre une tendance à la baisse.
Cette prudence exprimée par les entreprises permet légitimement de constater que la situation sur le marché de l’emploi cadre en 2014 restera très précaire, et comme l’indique Jean-Marie Marx « les volumes de recrutements devraient se situer à des niveaux toujours en deçà des niveaux d’avant crise. »

Romain Millet